A Bulle, le musée passe, mais le stade attendra

Conseil général » Quatre heures. C’est le temps qu’il aura fallu aux 49 conseillers généraux bullois réunis lundi soir pour faire le tour d’un copieux ordre du jour. Y figurait notamment la présentation du budget 2024, déjà annoncé déficitaire (lire notre édition du 9 décembre). Ramené de 12,4 à 6,5 millions de francs grâce à des coupes budgétaires, l’excédent de charges a incité le législatif à la prudence au moment de se prononcer sur la dizaine de crédits d’engagement au programme du prochain exercice. Plusieurs investissements ont ainsi été refusés ou renvoyés, à commencer par le crédit d’étude de 2,2 millions de francs relatif à la rénovation du stade de Bouleyres.

«Cet objet ambitieux est à la hauteur des besoins, mais il est inconcevable de se positionner sur un crédit d’étude qui débouchera sur un investissement de plus de 30 millions de francs», a commenté Yves Bosson, président de la Commission financière, avant de recommander le renvoi. «Nous attendons que le Conseil communal nous présente un nouveau projet avec un coût final plus raisonnable», a précisé Maxime Pittet (le centre/PVL). Le renvoi ayant été accepté par le législatif, l’exécutif devra revoir sa copie pour une prochaine séance. «Il est difficile de savoir ce que le Conseil général veut. Il y a énormément d’interrogations et ce n’est pas en mars (lors de la prochaine séance du législatif, ndlr) que nous serons prêts», a d’ores et déjà annoncé le syndic, Jacques Morand.

Crédit validé pour le musée

Autre décision attendue de ce Conseil général, le crédit de construction de 19,845 millions de francs pour l’agrandissement du Musée gruérien et de la bibliothèque a été validé à une large majorité (43 oui, 6 non). Opposé à ce crédit, le groupe UDC s’est dit prêt à recourir au référendum financier. «Faut-il faire un investissement que notre situation financière ne nous permet pas? La question doit être tranchée par les citoyens», a estimé Yvan Roeske.

Deux autres crédits figurant à l’ordre du jour ont été rejetés. Il s’agit tout d’abord de celui de 957 000 francs pour la réfection de plusieurs bâtiments du site scolaire de la Condémine. Quelques mois après leur inauguration en 2013, des fissures sont apparues sur les sols de ces édifices, entraînant une détérioration de la chape sans toutefois remettre en cause sa durabilité et ses qualités statiques. «Aujourd’hui, le problème s’intensifie», a expliqué le vice-syndic, David Seydoux. «Est-ce normal que ce soit à la ville de payer?» a questionné Malik Seydoux au nom du groupe PLR. Une interrogation visiblement partagée par le Conseil général. Verdict: 43 non, 6 abstentions et aucun oui.