Proche-Orient. Ramallah veut régir Gaza et alerte sur une annexion du monde arabe
L'Autorité palestinienne estime être "légitime pour gouverner à l'avenir" la bande de Gaza et demande au Hamas de ne plus "exposer" les otages israéliens libérés. Elle redoute une annexion par Israël de la Cisjordanie mais aussi de plusieurs pays arabes.
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ATS
Aujourd’hui à 15:37, mis à jour à 15:43
Le gouvernement palestinien "doit pouvoir entrer dans la bande de Gaza et doit pouvoir démarrer son travail sur le terrain", a affirmé vendredi la ministre déléguée aux affaires étrangères Varsen Aghabekian aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Certains employés se trouvent déjà dans ce territoire piloté par le Hamas mais doivent pouvoir oeuvrer, selon elle.
Après la proposition du président américain Donald Trump de faire de la bande de Gaza une "Riviera du Proche-Orient", la ministre estime que celle-ci pourrait être établie, mais pour la population palestinienne. Pour le moment, chaque partie de ce territoire est affectée par le conflit entamé le 7 octobre 2023. Les habitants "ne partiront pas, même s'ils doivent vivre sur des décombres", dit Mme Aghabekian. Et de demander à la communauté internationale de les aider.
Il faut "maintenir le cessez-le-feu", selon la ministre, alors que des discussions pour une seconde phase ont lieu. Elle souhaite que le groupe islamiste radical du Hamas mène les prochaines libérations d'otages israéliens "sans problème", ciblant les "parades" observées ces dernières semaines. Les personnes relâchées des deux côtés doivent l'être sans violation, selon elle.
Réunion avec le CICR
Elle redoute désormais une répétition en Cisjordanie du "modèle" de l'approche "génocidaire" mis en oeuvre dans la bande de Gaza. Ces dernières semaines, des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers de déplacés ont été contraints de fuir les camps dans lesquels ils se trouvaient.
"La situation est extrêmement volatile", insiste Mme Aghabekian qui alerte sur l'extension des violences à d'autres parties du territoire.
Mais elle dit que l'Etat hébreu ne fait pas seulement peser une menace d'une annexion de la Cisjordanie. "Le monde arabe" et "le monde entier" devraient "prendre au sérieux" les déclarations israéliennes sur la région, selon elle. Elle affirme que des pays comme la Jordanie, la Syrie, l'Irak ou l'Arabie saoudite pourraient être convoités par l'Etat hébreu.
L'Autorité palestinienne s'active sur plusieurs fronts politiques. La ministre, qui a demandé au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d'insister pour voir les détenus palestiniens en Israël, se réjouit de la prochaine réunion des parties aux Conventions de Genève, que la Suisse doit organiser d'ici le 18 mars à Genève. "Nous attendons des Etats qu'ils se conforment à leurs obligations", dit-elle.