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Serge Gumy

Qui ne veut pas le plus ne veut pas forcément le moins


Serge Gumy

Serge Gumy

28 septembre 2016 à 11:40

Editorial » La gauche et les syndicats ont raté leur pari. En lançant leur initiative «AVSplus», ils espéraient peser sur la réforme des retraites en chantier au parlement, selon une tactique connue: demander beaucoup – une hausse de 10% des rentes du premier pilier – pour obtenir un peu. Or, avec le score moyen obtenu hier en votation (40,6% des voix et le soutien de cinq cantons latins seulement), les partisans du texte ne seront pas en mesure d’influer de manière décisive sur le débat qui s’ouvrira ce lundi au National.

On peut d’ailleurs s’interroger sur les enseignements que la Chambre basse pourra bien tirer du vote des Suisses.

Suivant leur gouvernement, ceux-ci admettent désormais que l’heure est à une certaine rigueur en matière de retraites. Dépenser quatre milliards de francs de plus par an pour les rentiers, comme le souhaitait l’initiative, leur semble être un cadeau hors de prix.

L’équilibre financier de l’AVS se détériore, en effet, les rentrées annuelles ne couvrant plus les dépenses. Et ces prochaines années, la génération du «baby-boom» rendra son tablier, grevant les comptes de l’assurance.

Dans ce même esprit économe, le peuple paraît mûr pour la retraite des femmes à 65 ans. De là à passer à 67 ans pour tous, ainsi qu’imaginé par l’UDC et le Parti libéral-radical, il y a un pas que les citoyens ne franchiront pas. La droite en a pris conscience, qui faisait mine hier de vouloir remiser dans un tiroir son mécanisme de relèvement automatique de l’âge de la retraite en fonction de la santé de l’AVS.

Quitte à le ressortir plus tard.

Enfin, si les Suisses ont dit non à «AVSplus», ils n’ont pas dit oui à une «AVSmoins», soit à une baisse des prestations. Or, le paquet ficelé par Alain Berset prévoit une diminution des rentes du deuxième pilier. Sachant qu’un tel projet a été balayé en 2010, ce sacrifice ne passera dans la population que s’il est compensé dans l’AVS.

Le Conseil des Etats a donc proposé une rallonge de 70 francs sur les nouvelles rentes. PLR et UDC n’en veulent pas et bricolaient hier en urgence des solutions alternatives. Ces gesticulations trahissent leur impréparation

et une opposition étroitement idéologique. 

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