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Proche-Orient. Premier attentat mortel en Israël depuis le début de la trêve

Une attaque au couteau qualifiée de "terroriste" par la police a fait un mort et quatre blessés lundi à Haïfa, la grande ville du nord d'Israël. Il s'agit du premier attentat mortel dans le pays depuis le début de la trêve dans la bande de Gaza.

L'attaque, dont l'auteur a été tué selon la police, est survenue dans une gare routière de Haïfa. Un homme de 70 ans a été tué à coups de couteau.KEYSTONE/AP/Ariel Schalit

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 11:32, mis à jour à 13:14

Temps de lecture : 4 min

L'attaque, dont l'auteur a été tué, est survenue dans une gare routière de cette ville côtière, au moment où la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas apparaît incertaine tandis qu'Israël bloque l'accès de l'aide humanitaire à Gaza.

La police a indiqué que l'assaillant, fait extrêmement rare, était un Israélien druze récemment rentré de l'étranger. Les druzes, adeptes d'une religion ésotérique issue de l'islam, forment une minorité arabophone réputée pour son patriotisme en Israël.

"Opération héroïque"

"Le terroriste est sorti d'un bus, a poignardé plusieurs civils, puis a été neutralisé par un agent de sécurité et un civil sur place", a indiqué la police. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué l'attentat comme une "opération héroïque" sans pour autant le revendiquer.

Les secouristes ont indiqué avoir "constaté le décès d'un homme de 70 ans" et ajouté que leurs équipes soignaient quatre blessés": un homme et une femme dans la trentaine ainsi qu'un adolescent de 15 ans, étaient "dans un état grave", alors qu'une femme de 70 ans était dans un état "modéré", selon eux.

L'aide humanitaire bloquée

Ville mixte judéo-arabe, Haïfa est la plus grande agglomération du nord d'Israël. L'attaque a eu lieu alors que les négociations indirectes pour la poursuite de la trêve à Gaza, qui a fait taire les armes le 19 janvier après 15 mois de guerre, semblent dans l'impasse.

Israël a bloqué dimanche l'entrée de l'aide humanitaire, permise durant la première phase de la trêve qui s'est achevée samedi, après des désaccords avec le Hamas sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu. En cause, selon lui, le rejet par le Hamas d'un compromis américain prévoyant une extension de la première phase pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.

Le plan stipule, selon Israël, que "la moitié des otages" israéliens retenus à Gaza, "morts et vivants", seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers otages seraient remis "à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent".

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a rejeté cette option et réaffirmé sa "volonté d'aller au bout des (deux) étapes restantes de l'accord" initial, soit "un cessez-le-feu global et permanent" et le "retrait complet" israélien de Gaza, avant "la reconstruction et la levée du siège" du territoire.

Refusant pour l'heure de s'engager dans la deuxième étape, l'Etat hébreu exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé.

"Lever immédiatement" les entraves

Le Hamas a qualifié de "crime de guerre" le blocage de l'aide au territoire palestinien, dont les 2,4 millions d'habitants vivent assiégés par Israël depuis le début de la guerre. L'Allemagne a appelé lundi Israël à "lever immédiatement" les entraves à l'aide humanitaire et demandé aux deux parties de "retourner à la table des négociations".

Plusieurs pays arabes ont dénoncé une "violation flagrante de l'accord" de cessez-le-feu, accusant Israël "d'utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien". Une réunion ministérielle arabe est prévue lundi au Caire, suivie d'un sommet arabe consacré à Gaza.

Milliers de morts

Négocié par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, l'accord de trêve comprend trois phases. La première a permis le retour de 33 otages, dont huit morts, en échange de la libération d'environ 1800 détenus palestiniens.

Sur les 251 otages emmenés à Gaza durant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 y sont toujours retenus, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne. L'attaque a fait 1218 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP. La riposte de l'armée israélienne a fait au moins 48'392 morts à Gaza, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé un "navire" suspect au large de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui représentait selon elle une menace.