Canada. Plainte d'un collectif de grands médias canadiens contre OpenAI
Un collectif de grands médias canadiens a annoncé vendredi engager des poursuites contre OpenAI, le créateur de l'interface d'intelligence artificielle (IA) générative ChatGPT, l'accusant de piller leur contenu, une première dans le pays.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 03:17, mis à jour à 03:23
"OpenAI viole régulièrement les droits d'auteur et les conditions d'utilisation en ligne en récupérant de grandes quantités de contenu des médias canadiens pour développer ses produits, tels que ChatGPT", écrit le collectif dans un communiqué.
Ils estiment que la société californienne "capitalise et profite de l'utilisation de ce contenu, sans en demander l'autorisation ni en dédommager les propriétaires".
Ces organismes - Postmedia, The Globe and Mail, The Canadian Press, CBC/Radio-Canada et Torstar, la société mère du Toronto Star - réclament 20'000 dollars canadiens par article qui a été, selon eux, illégalement récupéré et utilisé pour entrainer ChatGPT. La valeur totale de la plainte se monte donc à plusieurs milliards de dollars.
Lancé en novembre 2022 par OpenAI - start-up largement financée par Microsoft - ChatGPT a été pris d'assaut par des utilisateurs impressionnés par sa capacité à produire toutes sortes de textes (dissertations, recettes, emails, poèmes, traductions, etc) en quelques secondes.
La société est poursuivie dans plusieurs pays dans le monde dont les Etats-Unis après une plainte déposée par le New York Times notamment. "Le journalisme est d'intérêt public. L'utilisation par OpenAI du journalisme fait par d'autres à des fins commerciales ne l'est pas. C'est illégal", estiment encore les groupes canadiens.
"Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que les entreprises technologiques volent notre contenu", a déclaré Neil Oliver, directeur général de Torstar dans un courrier à ses employés.
Un porte-parole d'OpenAI a expliqué dans un courriel à l'AFP que l'entreprise collaborait déjà avec les éditeurs de presse. "Nos modèles sont formés à partir de données accessibles au public, fondés sur l'utilisation équitable et sur les principes internationaux du droit d'auteur qui sont justes pour les créateurs et soutiennent l'innovation", a-t-il ajouté.