Papa au foyer

«Les 3 premiers jours ont été durs: biberons, ménage, lessive, pleurs, siestes… Surtout, j’avais peur. J’avais l’habitude que seule sa maman arrive à calmer Marco en le prenant dans ses bras. Quand Marco pleurait, je le tendais à sa mère et il cessait de pleurer. La période difficile a pris fin quand j’ai découvert que je pouvais moi aussi le calmer. J’ai tellement bien réussi que ma femme a à son tour commencé à douter de ses compétences. Nous en avons parlé et cela nous a permis de nous rassurer et d’éviter d’entrer dans la compétition du style «il ne se calme qu’avec toi/moi, etc.». Maintenant nous le calmons à tour de rôle en évitant d’être présents les deux à la fois. Ces moments difficiles sont désormais plus légers pour Marco comme pour nous.

» En général, j’aime bien avancer et là tout d’un coup, papa au foyer, je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais en un jour. J’ai alors appris à fractionner, à savoir anticiper et à caser dans le programme de la journée le rendez-vous chez la pédiatre ou l’ostéopathe. Je ne voyais pas le temps passer: les choses s’enchaînaient les unes aux autres. Un soir, bien fatigué, quand ma femme en rentrant m’a repris au sujet des ongles de Marco, j’ai failli exploser. J’ai compris que la complémentarité père - mère est nécessaire et que l’on doit en parler ensemble. Marco a appris à faire des bonnes siestes avec moi, ce qui ne veut pas dire que ma femme est incapable.

» "C’est bien", a commenté un voisin, surpris de me voir papa au foyer. "Ce n’est pas pour moi", a ajouté par contre un ami. Et moi, quel est mon bilan?

» L’expérience est à faire et à refaire de manière régulière car la relation avec mon fils m’importe beaucoup: elle se construit dès la prime enfance. De plus, je comprends mieux quand ma femme dit: "j’ai besoin de temps pour moi!"»

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