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Serge Gumy

Réduire la voilure pour résister à la tempête

Pour faire face à la baisse sévère des revenus publicitaires consécutives au Covid-19, «La Liberté» est contrainte de recourir au chômage partiel à compter du 20 avril prochain. Une décision difficile qu’explique Serge Gumy, rédacteur en chef de «La Liberté».


Serge Gumy

Serge Gumy

4 avril 2020 à 16:28

En cette période de pandémie, rarement le caractère de service public de «La Liberté» n’est apparu aussi ​clairement. Votre journal s’impose comme un relais incontournable des décisions des autorités, il les questionne de manière critique, ​raconte le magnifique travail accompli par tous ces héros du quotidien, soignants, bénévoles, facteurs et vendeurs. Plus que jamais, nous sommes un trait d’union entre les Fribourgeois. Ce rôle nous oblige.

Vous le mesurez vous-mêmes, chers lecteurs, si j’en crois vos nombreux témoignages de reconnaissance et, osons le mot, d’amour que notre ​rédaction reçoit depuis l’éclatement de l’épidémie et le quasi-confinement auquel nous sommes tous condamnés.Vos messages insufflent une magnifique énergie dans nos voiles, tout comme l’explosion de l’audience de nos plateformes numériques et la forte ​augmentation des nouveaux ​abonnements.

«Si nous ferons moins, nous nous engageons à faire aussi bien»

Las, des vents contraires nous freinent dans notre mission d’information. Le coronavirus a infecté le marché de la publicité, qui pèse un gros tiers de nos revenus. Il a par ailleurs anémié l’actualité sportive et culturelle. Raison pour laquelle «La Liberté» va recourir à son tour au chômage partiel.

Cette mesure, chers lecteurs, conduira inévitablement à une réduction de notre offre d’information ces prochains mois. Un non-sens alors que vous n’avez jamais eu autant besoin de nous, j’en suis conscient. Sachez que pour la rédaction aussi, réduire la voilure est un crève-cœur. Faute de soutien accru des pouvoirs publics à la presse écrite, c’est le seul moyen pour «La Liberté» de traverser sans trop de dommages la tempête qui s’est abattue sur elle. Mais si nous ferons moins, nous nous engageons à faire aussi bien pour continuer à mériter votre confiance. Car nous aussi, nous n’avons jamais eu autant besoin de vous.

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