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Serge Gumy

L’assiette fiscale vaut un régime


Serge Gumy

Serge Gumy

4 février 2017 à 10:04

Éditorial

Une arnaque de la classe moyenne à hauteur de 4 milliards?

Ou l’avenir de nos places de travail et de nos salaires?

Dans la cacophonie de cette fin de campagne, il est temps de revenir à la raison. Et d’analyser froidement la troisième réforme de l’imposition des entreprises.

Tout le monde en convient, la Suisse doit supprimer les statuts fiscaux spéciaux dont ont profité nombre de multinationales.

Pour autant, elle ne doit pas abdiquer sans réagir sous la pression internationale. Non pas que toutes les 24 000 sociétés concernées et leurs quelque 150 000 emplois s’envoleront sinon ailleurs – la fiscalité n’est pas le seul atout de notre place économique. Mais la concurrence étrangère se muscle.

Dès lors, notre pays a besoin de nouveaux outils pour rester dans le coup. Certains étonnent les simples citoyens, d’autres font scandale. Pourquoi, par exemple, permettre la déduction d’intérêts fictifs sur le capital propre? Parce que la pratique est tolérée à l’international et utilisée par d’autres. A la guerre comme à la guerre. C’est sans doute cynique, mais ainsi va le monde sous la globalisation.

Il faut en outre admettre que la RIE III profitera davantage aux grandes sociétés suisses (qui seront imposées à un taux plus bas) et aux multinationales étrangères (grâce aux instruments taillés pour elles) qu’aux petites et moyennes entreprises locales, dont la moitié ne paie pas d’impôts. Par capillarité, c’est toutefois l’entier du tissu économique qui sera irrigué.

Car l’expérience montre qu’une baisse de la fiscalité conduit à terme à des recettes en hausse.

Tout le monde devrait ainsi gagner à cette assiette élargie, même si, dans un premier temps, cela passera par un régime minceur pour des collectivités publiques. >> SERGE GUMY

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