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Pierre-Philippe Bugnard, prof. émérite de l'Université de Fribourg
27 juin 2024 à 11:16
Des lettres de lecteur (19 avril, 18 mai, 21 juin) propagent la peur d’un retour du communisme présenté comme source de massacres, de famines, de goulags. Autant redouter le catholicisme au prétexte de l’Inquisition. A la première industrialisation, le prolétariat ouvrier survit dans une misère noire avec la moitié de l’espérance de vie de la bourgeoisie. La «plus-value» de ses semaines de 75 heures ne lui revient pas, accaparée par la nouvelle élite arrivée au pouvoir à l’issue d’une révolution détournée de son idéal d’égalité des conditions.
Le communisme de Karl Marx ambitionne alors de redonner au travail sa valeur foncière en confiant les moyens de production à ceux qui les font fructifier, la classe ouvrière. En Russie tsariste autocratique et répressive, impossible d’y parvenir sans passer par une «dictature démocratique» dite «bolchevique», aussitôt détournée. Dès lors, de Lénine à Pol Pot, en passant par Staline ou Mao, le socialisme originel ne se réalisera jamais, liquidé comme à la Commune de Paris, ou alors récupéré et dévoyé pour des politiques totalitaires.
Il en va d’ailleurs ainsi du libéralisme ou du christianisme chaque fois qu’une république, une monarchie, une faction, une Eglise… s’en empare pour accréditer bûcher d’hérétiques, croisade, index, colonialisme, impérialisme, extermination de races dites inférieures ou promotion de peuples élus. Le plus à craindre, est-ce une politique démocratique ou son dévoiement totalitaire?
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
