Proche-Orient. Netanyahu accuse le Hamas d'avoir tué les deux enfants Bibas
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré vendredi de punir le Hamas palestinien. Il l'a accusé des "meurtres horribles" des deux enfants otages de la famille Bibas, dont les corps ont été remis à Israël mais sans leur mère.
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ATS et AFP
21 février 2025 à 16:53, mis à jour à 21:47
La famille Bibas a pour sa part accusé M. Netanyahu, d'avoir "abandonné" ses proches le jour de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, et durant leur captivité, ajoutant qu'elle attendait toujours de connaître le "sort" de la mère des garçonnets, Shiri Bibas.
Les autorités israéliennes ont annoncé qu'un corps remis jeudi par le Hamas avec ceux des enfants n'était pas, comme l'affirmait le mouvement islamiste palestinien, celui de Shiri Bibas, mais d'une femme à Gaza. Le Hamas a reconnu "une possible erreur".
Malgré ces développements, le Hamas a confirmé qu'il libèrerait samedi six otages israéliens, dans le cadre de l'accord de trêve à Gaza, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice. Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent en échange sortir des prisons israéliennes.
Les corps d'Ariel et Kfir Bibas, âgés respectivement de quatre ans et huit mois et demi lors de leur enlèvement ont été restitués avec celui d'Oded Lifshitz, un otage octogénaire.
"Sur la base des indicateurs de diagnostic" ils "ont été brutalement tués en captivité en novembre 2023 par des terroristes palestiniens", a affirmé l'armée israélienne, qui a ensuite dit que leurs meurtriers avaient agi "à mains nues".
"Des monstres"
M. Netanyahu a dénoncé des "meurtres horribles" commis par "des monstres". "Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants (...) et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", avait-il déclaré plus tôt.
Il a promis d'agir pour que le Hamas "paie le prix de cette violation cruelle et perverse de l'accord".
Le Hamas, qui avait affirmé en novembre que Shiri Bibas et ses enfants avaient été tués dans une frappe israélienne, a admis "la possibilité d'une erreur ou d'un mélange de corps", soulignant n'avoir "aucun intérêt à ne pas se conformer" à l'accord ou "retenir des corps" d'otages.
"Ce peut être une erreur. Cela peut être délibéré. Il peut s'agir de n'importe quoi", estime à Jérusalem David Shemer, un musicien de 72 ans, exprimant l'espoir qu'Israël ne riposte pas: "la vengeance est une impulsion très humaine, mais elle est inutile".
Par la voix de son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a souligné qu'il était "impératif de respecter la dignité des personnes décédées et de veiller à ce que leurs dépouilles soient rendues à leurs familles conformément" au droit international.
Kfir Bibas était le plus jeune des 251 otages enlevés le 7-Octobre, dont 67 sont toujours captifs à Gaza, parmi lesquels 35 morts, selon l'armée. Son père a été libéré de Gaza le 1er février dernier.
Négociations retardées
Les dépouilles ont été restituées dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve conclu via les médiateurs - Egypte, Qatar, Etats-Unis.
Jeudi, M. Netanyahu avait dénoncé la mise en scène organisée par le Hamas pour l'occasion, à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, réaffirmant sa détermination à "éliminer" le mouvement, au pouvoir dans le territoire palestinien depuis 2007.
Des combattants armés et cagoulés ont exposé sur un podium quatre cercueils noirs, surmontés d'un poster montrant M. Netanyahu le visage maculé de sang, affublé de dents de vampire.
C'était la première fois que le Hamas remettait des corps d'otages depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par son attaque du 7-Octobre. Plusieurs otages morts ont été retrouvés par l'armée israélienne durant ses opérations dans le territoire palestinien.
Au cours de la première phase de l'accord, devant s'achever le 1er mars, 22 otages israéliens ont été remis à Israël, contre la libération de plus de 1100 prisonniers palestiniens, au cours de cinq échanges successifs.
Selon le Hamas, les six otages devant être libérés samedi sont les derniers captifs vivants devant rentrer en Israël d'ici le 1er mars. Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être remis par le Hamas en échange de 1.900 Palestiniens détenus par Israël durant la première phase de l'accord.
Mercredi, le Hamas s'est dit prêt à libérer "en une seule fois", et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza lors de la deuxième phase.
Mais les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de la trêve.
La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de Gaza.