Logo

Monde

Retour en grâce syrien

En plein processus de réhabilitation, le paria Bachar al-Assad réintègre vendredi la Ligue arabe.


Thierry Jacolet

Thierry Jacolet

18 mai 2023 à 13:37

Temps de lecture : 1 min

Diplomatie» Bachar al-Assad règne sur un pays en ruines, mais il règne. Et il est toujours debout après douze ans de guerre civile, comme il en fera la démonstration vendredi sur la photo de famille de la Ligue arabe. Traité comme un paria depuis son exclusion de l'organisation panarabe en 2011 en raison de la répression sanglante de son régime, le président syrien retrouve sa place vendredi. Il va recevoir l’onction lors du sommet organisé à Jeddah, en Arabie saoudite, dernière étape en date du processus de réhabilitation orchestré par les pays arabes.

Le vent des sables a tourné à la faveur de la reconquête militaire de son pays. Depuis que le maître de Damas a arraché des mains des rebelles les régions du sud et du centre en 2018, les relations diplomatiques ont progressivement repris avec ses pairs arabes. Les Emirats arabes unis ont rouvert la porte les premiers, celle de leur ambassade à Damas, en 2018, avant de dérouler le tapis rouge à Bachar al-Assad en mars 2022. Sa première visite dans une capitale arabe depuis 2011. D'autres pays comme le Bahreïn et la Jordanie ont aussi réchauffé les relations. Ce retour en grâce déroutant a été stimulé ces derniers mois par le séisme qui a frappé le pays et la tectonique des plaques géopolitiques au Moyen-Orient.

Saoudiens à la manoeuvre

Si le président syrien est à nouveau fréquentable aux yeux des dirigeants arabes, c’est principalement à MBS et MBZ qu’il le doit, respectivement Mohammed ben Salmane et Mohammed ben Zayed, les princes héritiers saoudien et émirati. « Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont tous deux des projets pour l’avenir de leurs pays en tant que destinations touristiques et commerciales», observe Joshua Landis, directeur du Centre d'études du Moyen-Orient à l'Université d'Oklahoma, aux Etats-Unis. « Ils souhaitent que la stabilité et la croissance économique reviennent dans la région. » En particulier MBS dont la nouvelle stratégie du « Saudi first » réclame une détente régionale au niveau sécuritaire et économique.

 

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique