Proche-Orient. Quatre corps d'otages rendus à Israël jeudi en échange de détenus
Le Hamas va rendre dans la nuit de mercredi à jeudi quatre corps d'otages israéliens morts en captivité à Gaza. Selon lui, Israël libérera en contrepartie plus de 600 détenus palestiniens, ce qui mettrait fin aux échanges prévus par la première phase du cessez-le-feu.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 11:53, mis à jour à 18:21
Le bureau du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a confirmé que, comme l'avait annoncé plus tôt le Hamas, Israël recevrait les corps de quatre otages de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi. "Conformément aux exigences israéliennes", la remise se fera "sans cérémonies du Hamas", a-t-il ajouté.
Deux responsables du mouvement islamiste palestinien ont affirmé à l'AFP que seraient relâchés en échange 625 prisonniers palestiniens, dont la libération est bloquée depuis samedi par Israël, ce que le gouvernement israélien n'a jusque-la pas confirmé.
En Israël, des dizaines de milliers de personnes se sont massées dans la matinée le long des routes pour saluer le passage du cortège funéraire transportant les dépouilles de Shiri Bibas et ses deux petits garçons tués en captivité à Gaza, devenus le symbole de la tragédie des otages.
Tous trois avaient été enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, et leurs corps ont été restitués à Israël en fin de semaine dernière.
Lors des funérailles, la famille a demandé à tous les responsables israéliens d'assumer la responsabilité de la mort de leurs proches en captivité. "Ils auraient pu vous sauver mais ont préféré la vengeance", a lancé Ofri Bibas, belle-soeur de Shiri.
Fin de la 1ère phase
La première phase de la trêve en vigueur depuis le 19 janvier doit s'achever samedi.
Elle a jusque-là permis le retour en Israël de 29 otages, dont quatre décédés, sur un total de 33, dont huit morts, devant être remis jusqu'au 1er mars, en échange d'environ 1.100 Palestiniens, sur un total convenu de 1.900.
Mais ce cessez-le-feu très fragile a plusieurs fois été mis en péril par des accusations mutuelles de violation, et sa suite reste incertaine. L'armée israélienne a indiqué mercredi avoir frappé des postes de lancement de projectiles à Gaza, après avoir identifié plus tôt un tir, retombé dans le territoire palestinien.
Les termes de la deuxième étape, censée déboucher sur la fin définitive de la guerre et la libération de tous les captifs encore à Gaza, n'ont toujours pas été négociés.
Mardi soir, l'émissaire du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a cependant fait état de "beaucoup de progrès" en vue d'une reprise des pourparlers.
Il a annoncé qu'Israël envoyait une équipe de négociateurs "soit à Doha soit au Caire, où les négociations vont commencer".
Israël n'a pas confirmé cette information.
Mises en scène
Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre en Israël, 62 sont toujours retenus à Gaza, dont 35 sont morts, selon l'armée israélienne.
Plus de 600 Palestiniens auraient dû sortir de prison le 22 février, en échange de six Israéliens relâchés par le Hamas. Mais Israël avait annulé au dernier moment ces libérations, exigeant la fin des "cérémonies humiliantes" régulièrement organisées par le Hamas pour les remises d'otages.
Après la suspension des libérations de prisonniers palestiniens, le mouvement islamiste avait accusé Israël de "mettre en grave danger tout l'accord de trêve", et appelé les pays médiateurs - Etats-Unis, Qatar et Egypte - à intervenir.
Les mises en scène par le Hamas des libérations d'otages, exhibés sur des podiums face à des foules de Gazaouis, ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.
La semaine dernière, le retour des dépouilles de Shiri Bibas et de ses enfants, Kfir et Ariel, âgés de huit mois et demi et quatre ans au moment de leur enlèvement, avait profondément ému le pays.
Le cortège funéraire, où flottaient des ballons orange, hommage aux deux petits garçons aux cheveux roux, est parti mercredi matin de Rishon Letzion, au sud de Tel-Aviv, en direction de Nir Oz, à une centaine de kilomètres.
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité. Au total, 251 personnes avaient été enlevées.
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48'319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.