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Dossier Ouïgours: L'enfer du décor

Forcée de rééduquer les Ouïgours

Kalbinur Sidik a enseigné aux Ouïgours comment devenir de bons Chinois dans un camp au Xinjiang


Thierry Jacolet

Thierry Jacolet

3 juin 2021 à 23:39

Temps de lecture : 1 min

Témoignage » Rares sont ceux à être sortis indemnes des camps de concentration créés au Xinjiang pour y parquer des centaines de milliers d’Ouïgours et de Kazakhs principalement, susceptibles d’être une menace terroriste pour le pays. Kalbinur Sidik, 52 ans, a eu la chance d’être épargnée grâce à son métier.

En 2016, les autorités chinoises testent le niveau de chinois des enseignants de sa communauté. Cette femme qui a 28 ans d’expérience dans sa ville natale d’Urumqi, capitale de la région autonome, réussit si bien les évaluations que Pékin lui donne pour mission de «rééduquer» des Ouïgours. «En février 2017, le Parti communiste chinois (PCC) m’a dit que j’étais une bonne citoyenne et que j’irai travailler dans une des nouvelles écoles créées pour ceux qu’ils appelaient «des gens sans éducation», se souvient-elle au téléphone.
 

Série » La Liberté propose de saisir en cinq volets la réalité des persécutions des minorités du Xinjiang. Plongeon dans l’enfer du décor.

Vous pouvez découvrir les autres volets de cette série ici


Des chaînes aux pieds

Une Ouïgoure qui apprend aux Ouïgours à devenir Chinois? Celle qui aurait pu passer pour une traîtresse n’a pas le choix. Mais elle y va à reculons. «Le chef du PCC de la région m’a fait comprendre qu’il connaissait bien mon entourage», glisse-t-elle. «Il savait que ma fille faisait des études aux Pays-Bas et qu’elle pouvait finir en prison en Chine si je ne signais pas le contrat.»

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