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Droits humains. L'ONU a documenté près de 4300 civils tués en 2924 au Soudan

Près de 4300 civils ont été tués l'année dernière au Soudan, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Dans un rapport publié mardi à Genève, il répète que des actes équivalant à des crimes de guerre ont été perpétrés dans ce conflit.

Le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk demande une augmentation de l'embargo sur les armes au Soudan (armes).KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

ATS

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18 février 2025 à 11:07, mis à jour à 11:13

Temps de lecture : 2 min

Le nombre de victimes est probablement bien plus important que celui que l'ONU a pu vérifier, explique celle-ci. Le haut commissaire Volker Türk dénonce des "attaques continues et délibérées contre les civils" et les infrastructures civiles. De même que des exécutions sommaires, des violences sexuelles et d'autres abus.

L'Autrichien demande à nouveau des investigations indépendantes, une augmentation de l'embargo sur les armes et un élargissement de la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI) à l'ensemble du Soudan et pas seulement au Darfour. Il souhaite notamment qu'il soit établi si des crimes d'atrocité ont été perpétrés ou non.

Entre avril 2023, début de la guerre entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), et novembre dernier, quelque 150 incidents de violences sexuelles liées au conflit, y compris à caractère ethnique, ont été observés. Ils ont fait plus de 250 victimes, ajoute le rapport.

Le haut commissaire se dit "choqué" et demande de poursuivre les responsables, alors que le nombre de cas est probablement bien plus important. "Nous avons documenté de nombreuses disparitions forcées", a dit à la presse à Genève la responsable du Haut-Commissariat au Soudan depuis la région.

Aide pour plusieurs millions de personnes

Le Haut-Commissariat avait déjà mentionné à plusieurs reprises de possibles crimes de guerre. En septembre dernier, la Mission internationale d'établissement des faits avait parlé de nombreux actes équivalant à des crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Elle demandait le déploiement d'une force indépendante pour protéger les civils.

Les FSR et leurs milices alliées se voyaient alors reprocher des actes équivalant à des crimes contre l'humanité, de meurtres, torture, esclavage, viols, esclavage sexuel, persécution ethnique et déplacements forcés.

L'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, qui s'oppose à elles depuis près de deux ans, est pour sa part responsable des crimes de guerre présumés, de meurtres, mutilations, torture et autres actes dégradants, ajoutait alors ce rapport de la mission.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Selon l'ONU, le conflit a fait environ neuf millions de déplacés et quelque 3,5 millions de réfugiés. Alors qu'une famine est observée dans une partie du pays, près de deux tiers de la population ont besoin d'une assistance humanitaire.