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Proche-Orient. Israël et le Hezbollah tempèrent les espoirs de trêve au Liban

Le chef du Hezbollah libanais a livré un discours combatif mercredi. Il a prévenu qu'Israël ne pouvait imposer ses conditions pour un cessez-le-feu dans la guerre au Liban, où l'envoyé américain Amos Hochstein a mené des négociations avant de se rendre en Israël.

Au moins 17 personnes, dont un bébé et une adolesdente de 15 ans, ont été tuées mercredi dans de nouveaux raids de l'armée israélienne sur Jabalia, a annoncé la Défense civile locale.KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 15:25, mis à jour à 17:23

Temps de lecture : 4 min

Les Etats-Unis et la France multiplient les efforts visant à obtenir une trêve dans ce conflit entre le puissant mouvement pro-iranien et Israël.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien.

Le mouvement libanais et l'armée israélienne sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du Liban depuis le 30 septembre.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté la semaine dernière aux autorités libanaises un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban, un des fiefs du Hezbollah.

"Progrès" ?

Arrivé mardi à Beyrouth, M. Hochstein a fait état mercredi de "progrès supplémentaires" après des discussions avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui fait la liaison avec le Hezbollah. Il est attendu plus tard dans la journée en Israël.

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu le chef du Hezbollah libanais Naïm Qassem dans un discours pré-enregistré.

Il a ajouté que le Hezbollah exigeait "l'arrêt total de l'agression" au Liban. "L'ennemi israélien ne peut pas pénétrer quand il le veut" en territoire libanais en cas de cessez-le-feu, a-t-il encore dit.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

Et le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé mercredi que tout accord devrait laisser à son pays une "liberté d'action" contre le Hezbollah.

M. Qassem a prévenu encore que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur la capitale Beyrouth.

Violents affrontements

Mercredi, l'agence de presse officielle libanaise (ANI) a fait état "de violents affrontements" dans le sud du pays, et ajouté que les forces israéliennes tentaient de "progresser vers les collines de Kfarchouba" sous une intense couverture de l'artillerie et de l'aviation. Le Hezbollah a annoncé avoir mené plusieurs attaques dans le nord d'Israël.

L'armée libanaise a annoncé mercredi la mort d'un militaire dans une attaque israélienne dans le sud du Liban, portant à 18 le nombre de ses soldats tués depuis le 23 septembre.

L'armée israélienne a assuré qu'elle se battait contre le Hezbollah et non contre l'armée libanaise.

Veto américain

"Il n'y a pas de meilleure solution à ce stade que de respecter la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU, a jugé mardi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

Cette résolution, qui a acté la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés à la frontière sud du Liban, impliquant un retrait du secteur du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens du territoire libanais.

Mercredi, au moins 17 personnes incluant un bébé et une adolescente ont été tuées dans le territoire palestinien dans de nouveaux raids de l'armée israélienne, a annoncé la Défense civile locale.

L'armée israélienne a pour sa part fait état de la mort d'un de ses soldats dans des combats dans le nord.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien.