Le Vanil Noir, ce héros de Netflix
Netflix dédie une série documentaire au Vanil Noir. Entretien avec l'un des intervenants, le professeur Gregor Kozlowski
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17 février 2022 à 16:30
«C’est en effet une drôle d’histoire», retrace le professeur en biologie Gregor Kozlowski, qui a découvert «par hasard» cette soudaine propulsion sur la plateforme de streaming américaine. «Pour nous, le Jardin botanique de l’Université de Fribourg, c’est une première. Mais parler de «star» à mon propos, c’est naturellement exagéré. Ce n’est qu’un documentaire!»
Comment Netflix s’est-il intéressé au Vanil Noir?
Gregor Kozlowski: En 2016, Anja Glücklich réalisait une série sur l’importance de quelques régions suisses, pour la chaîne allemande Sat3. On nous a sollicités et j’ai participé à la fois comme expert et comme «acteur». Nous avions aussi consulté Pro Natura, propriétaire d’une partie de la réserve (qui intervient dans le documentaire, tout comme le guide Cyrille Cantin et le garde-faune Patrick Romanens, ndlr). Au début, j’ai hésité. Mais j’étais très content que le Vanil Noir, cet épicentre de la biodiversité fribourgeoise, soit mis en vedette. C’est un honneur: ils n’ont parlé que de quatre lieux suisses, dans quatre épisodes. J’ai passé quelques semaines à travailler sur les préparatifs de l’émission et à conseiller l’équipe de réalisation, puis quatre jours au Vanil Noir, pour le tournage. C’était en 2016. Cette émission a été un grand succès sur Sat3. Un quart de millions de spectateurs a regardé l’épisode sur le Vanil Noir, diffusé en 2017. C’était en prime time. Le documentaire a aussi été repris sur la télévision suisse alémanique. Il est très attrayant, visiblement. C’est probablement pour cela que Netflix a racheté les droits.
Vous n’en avez pas été informé par Netflix?
Non (rires). J’ai découvert cela un peu par hasard. J’ai vu que je figurais sur la page de titre du documentaire, sur Netflix. J’en ai parlé avec Annick Monod, responsable du Pôle public du Jardin botanique de l'Université de Fribourg. Nous essayons de faire connaître nos travaux, nos spécialités et nos plantes et nous nous sommes dit qu’il était intéressant d’en parler. Il y a déjà quelques mois que nous en parlons. Comme l’actualité relative aux activités publiques du Jardin est assez calme, en février, nous nous sommes dit que c’était l’occasion de communiquer. D’autant que ce documentaire est très bien tourné, très poétique. Ils ont utilisé une caméra spéciale pour filmer les pâturages – on vole dans ces plantes. C’est très beau. Au niveau scientifique, ils ont montré l’importance du Vanil Noir, et présenté des plantes emblématiques et rares (comme le pavot occidental) qui sont en bonne place dans nos travaux scientifiques, au jardin. Et il y a même le sous-titrage dans plusieurs langues!
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