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Génétique. Le cheval des Franches-Montagnes dévoilé par son ADN

L’étude de l'ADN de plus de 1200 chevaux montre que le Franches-Montagnes se distingue clairement des autres races historiquement introduites par croisements depuis 1950. Cette recherche dirigée par Agroscope livre aussi des pistes pour limiter la consanguinité.

Cette étude de l'ADN de 1200 chevaux des Franches-Montagnes a mis en évidence une perte de diversité liée à la popularité de certains étalons (archives).KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

ATS

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Aujourd’hui à 12:21, mis à jour à 13:07

Temps de lecture : 2 min

Le Franches-Montagnes (FM) est une race établie en Suisse à la fin du 19e siècle par le croisement de juments locales avec deux étalons anglo-normands. Le livre généalogique a été officiellement publié en 1921, a indiqué lundi la station fédérale de recherche Agroscope dans un communiqué.

Par la suite, l’introduction de chevaux d’autres races a été autorisée, initialement avec des chevaux lourds pour les travaux agricoles, puis avec des étalons de race Shagya, Pur-Sang arabe, Nonius, Anglo-Normand, Selle français et Demi-sang suisse afin de sélectionner un type de cheval plus léger pour l’équitation de loisir et l’attelage.

Nouvelles lignées

Certaines de ces introductions ont conduit à la formation de nouvelles lignées d’étalons. Actuellement, il en existe onze: six considérées comme originales, et cinq issues d’étalons d’autres races européennes.

Afin de préserver les caractéristiques de la dernière race suisse, son registre a été fermé en 1997, c’est-à-dire qu’un poulain issu d’un croisement après cette année n’est pas considéré comme un cheval FM à part entière. Les chevaux FM nés avant 1950 sont considérés comme étant de race pure, même si leur pedigree inclut des ancêtres d’autres races.

Actuellement, le nombre des chevaux de type "ancien" (aucun croisement depuis 1950) est en baisse, ce qui entraîne une augmentation de la consanguinité dans cette sous-population. Inversement, dans l’élevage, la préférence va aux chevaux FM avec un haut pourcentage de sang étranger, ce qui menace l’intégrité des chevaux FM en tant que race indigène, souligne Agroscope.

Perte de diversité

Afin d'y voir plus clair, les scientifiques ont analysé l'ADN de 1286 chevaux de différentes races, utilisant une méthode qui prend en considération le lien de parenté, le pourcentage de sang étranger et la consanguinité. Les analyses montrent que le FM se distingue clairement des autres races introduites par croisement depuis 1950.

Malheureusement, on constate une perte de diversité due à une surreprésentation de la progéniture de certains étalons influents, notent les auteurs. Enfin, les analyses mettent en évidence des niveaux élevés et inattendus de sang anglais.

Par ailleurs, les chevaux FM sont en moyenne moins consanguins que les autres races à registre fermé. Pour prévenir la consanguinité, les auteurs suggèrent néanmoins d’intégrer les chevaux FM de type ancien dans la population d’élevage et de cibler des caractéristiques autres que les couleurs de robe.

Des scientifiques des universités de Zurich et de Sydney, de l’Institut suisse de médecine équine, de l'Université suédoise des sciences agricoles et de l'INRAE français ont également participé à ces travaux publiés dans la revue Genetics Selection Evolution.