Japon. Le chef de l'AIEA à Fukushima pour inspecter la décontamination
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a entamé mardi une visite au Japon qui doit le conduire à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima pour contrôler la décontamination des sols. C'est sa cinquième visite au Japon.
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ATS et AFP
18 février 2025 à 05:08, mis à jour à 05:13
Rafael Grossi doit visiter mercredi pour la première fois les installations de stockage provisoire (ISF) des sols contaminés. Environ 13 millions de mètres cubes de terre et 300'000 mètres cubes de déchets issus de l'incinération de matières organiques ont été retirés dans le cadre des activités de décontamination dans le département de Fukushima.
Dans ce contexte, le diplomate argentin a pour but de veiller "à la restauration de Fukushima, y compris au démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et au contrôle des sols contaminés retirés", a déclaré un responsable du ministère japonais des affaires étrangères.
Des déchets sont stockés dans une installation provisoire d'une superficie de 16 km2, s'étendant dans les villes limitrophes de la centrale nucléaire d'Okuma et de Futaba.
"Coût énorme"
Les autorités japonaises prévoient de recycler environ 75% de la terre des sols contaminés -ceux à faible taux de radioactivité- en l'utilisant, s'il est confirmé qu'elle est sûre, pour des structures de génie civil, comme des talus pour les routes et les voies ferrées. Le sol qui ne peut être recyclé devrait être éliminé définitivement et Tokyo a l'intention de confirmer le choix du site et le processus de destruction en 2025.
Les travaux de décontamination des sols au Japon, qui n'avaient pas été faits après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, ont été menés sur plus de 9000 km2, soit 40 municipalités.
La méthode de décapage des terres "a été très efficace pour limiter les transferts [radioactifs], parce que les zones les plus connectées aux cours d'eau ont été décontaminées", explique Olivier Evrard, directeur adjoint du Mitate Lab, un laboratoire de recherche international.
"Par contre, cela [...] a eu un coût énorme et a généré énormément de déchets. Cela pose des problèmes quand même de fertilité [des terres] après", ajoute-t-il, alors qu'un coût de plusieurs dizaines de milliards d'euros est évoqué.
Trois des six réacteurs de l'installation fonctionnaient lorsque le raz-de-marée a frappé la centrale en 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986. Le projet global de démantèlement doit durer plusieurs décennies.