La Suisse a atteint la barre des 200 médailles
Grâce au nageur Jérémy Desplanches, la Suisse compte désormais 200 médailles aux Jeux d’été
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François Rossier
30 juillet 2021 à 23:18
Histoire » Avant même d’avoir couvert la moitié du programme olympique, la délégation suisse sait que Tokyo 2020 sera une cuvée d’exception. Grâce au nageur Jérémy Desplanches, bronzé ce vendredi sur 200m 4 nages, la Suisse est assurée de ramener au moins neuf médailles du Japon. Le chiffre est impressionnant. Il se situe (déjà) au-dessus de l’objectif des sept médailles fixé par Swiss Olympic au début de ces Jeux. Il permet surtout à la Suisse d’atteindre la barre symbolique des 200 médailles aux Jeux d’été. «J’avoue que c’est plutôt la classe», a lâché le Genevois, qui n’est que le deuxième nageur helvétique, après Etienne Dagon, troisième sur 200 m brasse en 1984, à monter sur un podium olympique. La performance est exceptionnelle et marquera l’histoire du sport suisse.
Si chaque médaille a son histoire qui lui confère une saveur particulière, certaines sont plus mémorables que d’autres. Retour sur quelques moments forts offerts par les délégations suisses depuis les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896 à Athènes.
Le plus décoré aurait pu faire mieux
Gagner une médaille olympique reste un rêve inaccessible pour l’immense majorité des athlètes. Imaginez-vous alors en remporter… huit! Ces exploits ont été signés par les gymnastes Georges Miez et Eugen Mack. Le premier trône toutefois en tête grâce à ses quatre titres olympiques, déterminants dans l’établissement du classement. Le Zurichois a commencé sa récolte avec une médaille de bronze en 1924 à Paris. Quatre ans plus tard à Amsterdam, il a brillé de mille feux avec quatre médailles, dont trois en or au concours général (individuel et par équipes) et à la barre fixe. Sur sa lancée, il a encore glané trois médailles à Los Angeles à 1932 et à Berlin en 1936 lors de sa quatrième et dernière participation. Sa récolte aurait pu être encore plus importante s’il n’avait pas décidé de… quitter les JO de Los Angeles après le concours au sol, s’estimant floué par les juges!
La mine d’or
Sur les 200 médailles remportées jusqu’à ce vendredi par la Suisse aux Jeux olympiques d’été, près d’un quart provient de la gymnastique (49 exactement) devant l’aviron (24), l’hippisme (23) et le tir (22). Dans le livre Les Suisses aux Jeux olympiques, son auteur Alain Meury parle de la gymnastique comme d’«une institution ancrée dans les mœurs du pays». «Elle est le fondement de toutes les activités de la nation, la pratique incontournable et obligatoire pour tous les enfants», explique-t-il. Avec 16 médailles d’or, la gymnastique a longtemps été une mine d’or pour la Suisse.
Le héros moderne
Dans le classement des athlètes suisses les plus médaillés des JO d’été, rares sont les sportifs contemporains. Dans le top 10, un seul a gagné ses médailles après… 1936! Il s’agit du cycliste Fabian Cancellara. Le Bernois est le seul à avoir remporté deux titres olympiques au cours des 85 dernières années. Champion contre la montre, à Pékin en 2008 puis à Rio en 2016, il a fait preuve d’une remarquable longévité et d’une parfaite gestion de sa carrière.
La plus émotionnelle de toutes
200 médailles, ce sont 200 raisons de vibrer pour le sport suisse. Chacun savoure ces triomphes selon ses affinités, mais le titre olympique de Marc Rosset conservera une place particulière dans le cœur des Romands. Parce qu’elle était totalement inattendue, parce qu’elle mettait un terme à la disette de la Suisse sevrée de médaille d’or depuis 1980, parce qu’elle a été la seule médaille suisse à Barcelone, parce qu’elle a été acquise le dernier week-end des JO de 1992 par un gamin de 21 ans qui avait toute l’Espagne contre lui lors de sa finale face à Jordi Arrese, bouclée 8-6 au 5e set après 5h08 d’un match disputé sous un soleil de plomb, etc. «Des fois je rencontre des gens pour la première fois et ils me parlent de cette médaille et me racontent où ils étaient le jour de ma finale. C’est marrant de savoir que vous avez ça en commun avec les gens sur une journée précise. C’est cette notion de partage avec les gens qui reste», a récemment commenté le Genevois sur la RTS.
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