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Suisse-UE. La presse tantôt euphorique, tantôt blasée sur l'accord avec l'UE

Les médias ont des réactions très variées au lendemain de l'accord historique entre la Suisse et l'UE. Il y a ceux qui sont à la fête et ceux qui s'inquiètent déjà de la suite, pointant des sujets qui fâchent passés sous le tapis et un manque d'enthousiasme général.

Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis, critiqué pour son absence dans le dossier, a manqué d'enthousiasme vendredi, selon la presse alémanique.KEYSTONE/EPA/ANTHONY ANEX

ATS

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Aujourd’hui à 04:05, mis à jour à 04:12

Temps de lecture : 2 min

"Ce 20 décembre est un jour à célébrer", peu importe tout ce qu'on peut dire de cet accord, affirme Le Temps. "La bataille se livrera plus tard", écrit le journal, qui rappelle l'imbrication "profonde" de la Suisse en Europe et l'accès "fondamental" à son marché.

Le quotidien estime en outre que le découpage du paquet négocié est "habile" afin d'augmenter les chances de voir le tout ratifié un jour. La Liberté souligne aussi à quel point la Suisse a besoin de l'Europe.

Le quotidien fribourgeois donne en exemple le principe de libre circulation, "taillé sur mesure pour la Suisse" et qui assure à cette dernière une main-d'oeuvre "indispensable". L'accès aux programmes européens en faveur de la formation, de la recherche et de l'innovation est également "vital" pour les universités helvétiques.

"Flamme europhile essoufflée"

Du côté de la Tribune de Genève et de 24 Heures, l'euphorie laisse place au scepticisme. "Evidemment, pérenniser et stabiliser nos relations avec Bruxelles est essentiel (...). Mais l'argument est rabâché depuis si longtemps qu'il perd de son poids", écrivent les deux titres lémaniques.

Des gens "qui s'engagent et s'affirment" seront nécessaires pour convaincre les Suisses, or ils "brillent par leur absence et leur silence". "On cherche donc l'étincelle capable de raviver la flamme europhile pour sauver ce paquet, lit-on. Ceux qui veulent le faire exploser, eux, font campagne depuis des années".

Cassis pointé du doigt

Outre Sarine, on émet des doutes sur la suite concrète du processus. "Le Conseil fédéral n'a pas encore présenté de solutions pour les sujets vraiment brûlants", écrit le Tages-Anzeiger.

Le mystère plane sur quand et comment la clause de sauvegarde sur l'immigration sera intégrée et sur le type de majorité qui sera requis pour les quatre objets de votation. Le journal estime que les opposants dominent le débat public, face à un gouvernement et des partisans "sur la défensive".

Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis est pointé du doigt. Le Tessinois, pourtant en charge du dossier, "a disparu pendant les négociations", écrit le Tages-Anzeiger, tandis que la Neue Zürcher Zeitung affirme qu'il a "un peu raté sa communication". Le manque d'enthousiasme du conseiller fédéral vendredi "était si frappant" qu'il a dû s'en expliquer auprès des journalistes, déplore le quotidien zurichois.

Blick en vient même à se demander si la majorité du gouvernement n'est pas déjà convaincue de l'échec d'un futur accord. "Dans ce cas, l'honnêteté serait de mise. Sinon, les consultations sans fin après les négociations sans fin deviendront un exercice alibi", écrit le média. Schweiz am Wochenende juge pour sa part que le Conseil fédéral a parfaitement géré les négociations.