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Droits humains. La Fondation à Genève qui visibilise les enfants des rues du monde

Les enfants en situation de rue sont les oubliés de la communauté internationale, selon la Fondation Apprentis d'Auteuil International (FAAI). Depuis Genève, active auprès de partenaires dans 13 pays, elle milite pour une Journée reconnue par l'ONU d'ici cinq ans.

Des partenaires de la Fondation Apprentis d'Auteuil International (FAAI) mènent des maraudes pour identifier les enfants en situation de rue comme en République du Congo.Keystone/Philippe BESNARD (FAAI)

ATS

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Aujourd’hui à 10:00, mis à jour à 10:08

Temps de lecture : 3 min

Le 20 novembre porte chaque année sur les droits de l'enfant dans leur ensemble. Mais la FAAI souhaiterait désormais une Journée internationale sur les droits des enfants en situation de rue, le 12 avril.

Ces jeunes "sont invisibles", explique à Keystone-ATS la nouvelle secrétaire générale, Bénédice Pansier. "C'est une bombe à retardement", ajoute-t-elle. Or, "on parlait beaucoup des enfants en situation de rue dans les années 90, mais la thématique est un peu oubliée", renchérit la responsable du plaidoyer international, Clélia Bringolf.

Il est difficile de savoir précisément combien d'enfants sont exposés à cette précarité extrême dans le monde, en raison du manque d'infrastructures pour récolter les données. Il y a une vingtaine d'années, le chiffre de 160 millions était articulé, mais il est probablement bien plus élevé. D'autant plus que la pandémie a détérioré la situation de jeunes qui avaient déjà difficilement accès à la santé ou à l'éducation.

Accueils, maisons de familles et maraudes

Autre revendication, celle d'un statut des défenseurs des droits enfants, au même titre que les défenseurs des droits humains. Sur le terrain, la FAAI oeuvre avec des dizaines de partenaires locaux pour améliorer la protection et l'insertion de milliers d'enfants dans 13 pays, dont huit en Afrique. Des centres d'accueil peuvent les prendre en charge et ces jeunes sont notamment encadrés pour une scolarisation ou une formation professionnelle.

Il faut maintenir une certaine liberté et une marge de manoeuvre pour les enfants. Certains "se sont resocialisés dans la rue" ou étaient habitués à gagner de l'argent, explique Mme Bringolf.

Des centaines de familles sont aussi accompagnées dans des "Maisons de famille" dans quatre pays africains et asiatiques. L'objectif est de "retisser une communauté" et éviter les situations de rupture familiale, selon la secrétaire générale. Des formations et des activités génératrices de revenus sont également facilitées pour les adultes, parfois réticents à laisser leurs enfants quitter leur emploi informel pour être scolarisés.

Restaurant à Genève

Même si ses activités portent plutôt sur l'Afrique, la FAAI n'oublie pas son ancrage genevois pour autant. Chaque année, elle offre au total une formation à une quinzaine de jeunes en décrochage scolaire dans son restaurant d'application.

Apprentis d'Auteuil existe depuis près de 160 ans en France. La fondation internationale a été lancée il y a plus de dix ans à Genève pour obtenir des avancées des droits de l'enfant auprès de la communauté internationale et soutenir les activités dans différents pays.

Des jeunes encadrés par les partenaires de l'organisation viennent eux-mêmes plaider la cause de leurs semblables devant le Conseil des droits de l'homme. Des rapports sont préparés en consultant des centaines d'enfants. Avec comme résultat, des dizaines de recommandations acceptées par des Etats lors de leur évaluation par les autres Etats membres de l'ONU.

La Fondation veut augmenter son aide en Amérique latine. Et elle s'étoffe aussi à son siège genevois. De quelques personnes au départ, le nombre de collaborateurs atteint désormais plusieurs dizaines.