Guerre commerciale. La Fed capte une "nervosité" sur les prix aux Etats-Unis
D'un bout à l'autre des Etats-Unis, les acteurs économiques envisagent d'augmenter leurs prix pour répercuter les droits de douane mis en place par le président américain, selon une enquête mercredi de Fed. Des "cas isolés" de hausses préventives ont été rapportés.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 01:25, mis à jour à 01:33
"Dans la plupart des districts, les sondés s'attendent à ce que l'impact des droits de douane sur leurs achats les conduisent à augmenter leurs prix", rapporte la Réserve fédérale (Fed) dans son "livre beige", une enquête régulière sous forme de consultation d'acteurs économiques et d'experts.
La période d'enquête s'est arrêtée au 24 février, soit avant l'entrée en vigueur, le 4 mars, du gros des nouveaux droits de douane décidés par le président américain Donald Trump.
"Les contacts issus de la sphère industrielle, de la pétrochimie aux fournitures de bureau, ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'impact potentiel des changements de politique commerciale qui se profilent", est-il souligné.
D'optimistes à légèrement optimistes
"Certains" sondés du secteur de la construction "ont aussi manifesté leur nervosité au sujet de l'impact potentiel des droits de douane sur le prix du bois d'oeuvre et d'autres matériaux", est-il pointé.
La précédente édition du rapport ("Beige Book") avait été publiée le 15 janvier, avant l'investiture de Donald Trump. Elle soulignait qu'une majorité des personnes consultées était "optimiste" pour 2025. Cette fois, il est relevé que, globalement, les attentes pour les prochains mois sont "légèrement optimistes".
Le "livre beige" observe mercredi que la demande pour les produits de première nécessité reste "solide", tandis que "la sensibilité aux prix s'est accrue à l'égard des biens non essentiels, en particulier parmi les ménages à faible revenu".
Lors de son discours mardi devant le Congrès, Donald Trump a reconnu qu'il y aurait "quelques perturbations, mais nous sommes d'accord avec cela. Ce ne sera pas grand-chose".
Après le choc inflationniste qui a suivi la pandémie de Covid-19, la banque centrale américaine s'efforce, via ses taux d'intérêt, de ramener l'inflation vers la cible de 2%. Elle était encore à 2,5% en janvier.
En l'absence de progrès sur ce front, la plupart des acteurs de la finance s'attendent à voir l'institution monétaire maintenir ses taux inchangés le 19 mars, à l'issue de sa prochaine réunion.