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Religions

L’Eglise anglicane pleure sa cheffe

La reine Elisabeth II possédait une profonde foi chrétienne. Elle la partageait lors des discours de Noël


Bernard Hallet, cath.ch/vatnews/Christianity

Bernard Hallet, cath.ch/vatnews/Christianity

10 septembre 2022 à 04:01

Hommage » L’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, a fait part de sa tristesse et a salué le courage et la résilience de la reine, au soir du décès d’Elisabeth II, gouverneure suprême de l’Eglise anglicane. Le primat d’Angleterre a adressé ses prières au nouveau roi Charles III et à la famille royale, déclarant se joindre à la nation, au Commonwealth et au monde entier «pour pleurer le décès de feu Sa Majesté la reine».

«Nous savons qu’en perdant notre reine bien-aimée, nous avons perdu la personne dont la loyauté, le service et l’humilité inébranlables nous ont aidés à donner un sens à ce que nous sommes devenus au cours de décennies de changements extraordinaires dans notre monde, notre nation et notre société», a affirmé l’archevêque anglican.

«Si notre chagrin est profond, notre gratitude pour l’extraordinaire dévouement de feu Sa Majesté envers le Royaume-Uni, ses royaumes et le Commonwealth l’est davantage encore. En temps de guerre et d’épreuves, en saisons de bouleversements et de changements, et dans les moments de joie et de célébration, nous avons été soutenus par sa foi», a noté Justin Welby. Il a loué «son courage, sa résilience et son instinct pour faire passer les besoins des autres en premier», autant de signes d’une foi chrétienne profonde.

Les discours de Noël

Sa foi, la reine Elisabeth II l’a manifestée tout au long de sa vie, privée comme publique, dans ses paroles et ses actes. Ses discours de Noël étaient notamment l’occasion pour elle d’exprimer ses convictions. «Priez pour moi… afin que Dieu me donne la sagesse et la force de tenir les promesses solennelles que je vais faire, et que je puisse le servir fidèlement, ainsi que vous, tous les jours de ma vie.» Telle était la demande de prière formulée par la reine lors de sa première émission de Noël en 1952.

Son père, le roi George VI, était décédé le 6 février 1952. La princesse Elisabeth et le duc d’Edimbourg étaient au Kenya lorsqu’elle a accédé au trône. Elle a été couronnée 18 mois plus tard, le 2 juin 1953, à l’abbaye de Westminster, à Londres.

Comme tous les monarques britanniques, Elisabeth a été couronnée lors d’un service religieux profondément symbolique conçu en 973 et comprenant des prières et un service de la sainte communion. Le globe, le sceptre, l’anneau et la couronne utilisés lors de la cérémonie comportent chacun une croix pour symboliser le règne de Jésus-Christ sur le monde.

Lorsque l’archevêque l’a ointe d’huile, les prières prononcées sur elle ont invité le Saint-Esprit à la distinguer comme une servante de Dieu. «Pour moi, les enseignements du Christ et ma responsabilité personnelle devant Dieu constituent le cadre dans lequel j’essaie de mener ma vie», a notamment déclaré la reine lors de son émission de Noël de décembre 2000.

Ses émissions de Noël destinées au Commonwealth ont été parmi les rares discours qu’elle a écrits elle-même. Elle y faisait très souvent référence à l’enseignement de Jésus-Christ. Parallèlement à son rôle officiel de cheffe de l’Eglise d’Angleterre, la reine y exprimait librement sa foi personnelle.

En 2008, elle avait assuré: «J’espère que, comme moi, vous serez réconfortés par l’exemple de Jésus de Nazareth qui, souvent dans des circonstances de grande adversité, a réussi à mener une vie publique, désintéressée et sacrificielle… Il montre clairement que le bonheur et la satisfaction authentiques de l’être humain résident davantage dans le fait de donner que de recevoir, de servir que d’être servi.» L’histoire biblique à laquelle la reine se référait le plus souvent mettait l’accent sur le service. Dans quatre de ses discours de Noël, elle a évoqué la parabole du bon Samaritain, qui «nous rappelle notre devoir envers notre prochain», a-t-elle souligné en 1985.

En plus de parler de sa foi et d’assister à des services religieux à titre officiel, la reine se recueillait en privé chaque dimanche et s’en remettait aux prières de son peuple. En 1992, dans un discours prononcé à l’occasion des 40 ans de son avènement, elle a remercié tous ceux qui avaient prié pour elle, déclarant que ces prières «m’ont soutenue pendant toutes ces années».

La force du pardon

Sa foi personnelle l’a également incitée à œuvrer pour la paix et la réconciliation au niveau international et dans sa propre famille. En 2011, elle a déclaré: «Le pardon est au cœur de la foi chrétienne. Il peut guérir les familles brisées, restaurer les amitiés et réconcilier les communautés divisées. C’est dans le pardon que nous ressentons la puissance de l’amour de Dieu.» Bien que l’oncle du prince Philip, le comte Mountbatten, ait été assassiné par l’IRA, le groupe armé indépendantiste irlandais, la souveraine n’avait pas hésité à serrer la main de Martin McGuinness, du Sinn Féin, dans un geste considéré comme une étape essentielle pour la réconciliation entre les nationalistes et les unionistes en Irlande du Nord. AVEC PFY

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