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Jean-Pierre Siggen «à l’écoute» des enseignants «pour trouver de bonnes solutions»

Ecole primaire • Le chef de l’Instruction publique était l’invité de la Société pédagogique. L’occasion pour chacun de préciser ses positions. Concernant les mesures d’économies dans l’enseignement, Jean-Pierre Siggen a indiqué que ses services examinent actuellement les quelque 250 prises de position reçues. 

Le patron des écoles a également annoncé la mise sur pied d’un groupe de travail chargé de revoir l’examen de passage au CO, la fameuse PPO.

Claude-Alain Gaillet

Claude-Alain Gaillet

14 septembre 2014 à 22:33

Cela fait environ 300 jours qu’il est entré au gouvernement avec le costard de patron des écoles fribourgeoises. Vendredi à Neyruz, c’était pourtant la première fois que Jean-Pierre Siggen participait, comme invité, à l’assemblée de la Société pédagogique fribourgeoise francophone (SPFF). Si, en juin 2013, cette même salle vibrait comme jamais lorsque son parti l’a investi comme candidat à la succession d’Isabelle Chassot, l’ambiance était nettement plus retenue l’autre soir avec la présence d’une septantaine de délégués des enseignants primaires et enfantines.

Pour ce premier contact direct avec les maîtres, forcément empreint de courtoisie, le chef de la Direction de l'instruction publique, de la culture et du sport (DICS) flanqué de Hugo Stern, son chef du Service de l’enseignement obligatoire de langue française, s’est montré très factuel durant les trois quarts d’heure d’échanges avec l’assemblée. Pas d’annonce fracassante, on s’en doute, et un discours et un ton quasi technocratiques quand il a aligné des chiffres, tels que les moyennes des effectifs par classe, ou quand il a évoqué les mesures d’économies envisagées dans l’enseignement.

Une situation «peu glorieuse»

«Le canton perd 24 millions de francs avec la péréquation, il encaisse 21 millions de moins de la Banque nationale, il est soumis à la concurrence fiscale des entreprises et il va devoir trouver 20 millions de plus parce que le Grand Conseil a refusé la balance fiscale dans la loi scolaire. La situation générale n’est pas glorieuse et le contexte ne pousse pas à la dépense», constate-t-il froidement.

Concernant les mesures d’économies dans l’enseignement, ses services examinent actuellement les quelque 250 prises de position reçues. «J’ai demandé une analyse détaillée de chaque mesure», indique-t-il.

Quant au concept de pédagogie spécialisée, fort critiqué en consultation, Jean-Pierre Siggen a annoncé que, sous la houlette du nouveau chef intérimaire du SESAM Herbert Wicht, ce concept était en réécriture. Il sera remis en consultation, entre février et mai prochain, parallèlement à la mise en consultation du règlement d’application de la nouvelle loi scolaire.

Ce règlement, d’ailleurs, fera préalablement l’objet de trois ou quatre tables rondes, dès cette semaine, comme ce fut le cas avec l’avant-projet de loi. Vu la procédure et ce qu’il ressortira de ces consultations, Jean-Pierre Siggen n’est pas certain que la nouvelle loi scolaire puisse entrer en vigueur à la rentrée 2015.

Le patron des écoles a également annoncé la mise sur pied d’un groupe de travail chargé de revoir l’examen de passage au CO, la fameuse PPO. Interrogé sur la question de l’enseignement de la deuxième langue nationale au primaire, il a répété que Fribourg n’a pas de problème. Le canton n’en a pas non plus avec l’enseignement de l’anglais dès la 5P. «Je n’ai reçu aucun avis négatif à ce sujet», a indiqué le ministre.

En conclusion, Jean-Pierre Siggen a assuré qu’il sera «à l’écoute» des enseignants «pour trouver de bonnes solutions».

Beaucoup d’attentes

Dans son rapport, le président de la SPFF, Gaétan Emonet, a de son côté affirmé que les relations avec la DICS et son nouveau patron sont bonnes. ll a toutefois souligné la nécessité d’abandonner toutes les mesures d’économies envisagées par le Conseil d’Etat dans le secteur de l’enseignement.

S’agissant du nouveau concept d’enseignement spécialisé, la nouvelle mouture en rédaction suscite «beaucoup d’attentes». «Malgré les réticences de l’ancienne cheffe de service, nous avons finalement pu rencontrer l’équipe du SESAM. Celui-ci a reconnu un gros déficit d’information envers les enseignants», a rapporté Gaétan Emonet.

Lequel a aussi abordé la question de la PPO. «Une nouvelle procédure pourrait être prête en 2016. Le but est d’harmoniser les procédures francophones et alémaniques. Il s’agit aussi de diminuer la pression que ressentent aussi bien les parents que les enseignants.»

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