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Italie. Italie: nouveau coup à la politique migratoire de Meloni

Nouveau coup porté contre la politique migratoire de Giorgia Meloni: un tribunal sicilien a statué lundi que les demandes d'asile en provenance d'Egypte ne pouvaient pas être traitées en procédure accélérée.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni mène une politique migratoire stricte pour stopper les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année sur les côtes italiennes en provenance d'Afrique du NordKEYSTONE/AP/Roberto Monaldo

ATS
AFP

ATS et AFP

4 novembre 2024 à 19:14, mis à jour à 19:34

Temps de lecture : 2 min

En octobre, le gouvernement italien a inclus l'Egypte dans sa liste des pays dits "sûrs" vers lesquels les migrants peuvent être renvoyés dans le cadre d'une procédure accélérée.

Mais lundi, le tribunal de Catane a statué que l'Egypte ne pouvait pas être considérée comme un pays "sûr", citant une décision rendue le mois dernier par la Cour européenne de justice (CJUE) qui estime que le niveau de sécurité dans ces pays doit être "général et constant" pour qu'ils soient considérés comme sûrs.

"Graves violations des droits humains"

Le président du tribunal de Catane, Massimo Escher, a mis en exergue de "graves violations des droits humains" en Egypte, notamment l'utilisation systématique de la torture par la police, des violences contre des défenseurs des droits humains et des journalistes et la discrimination contre les femmes, les minorités religieuses et les personnes LGBT+.

Ces motifs l'ont conduit à refuser de signer un ordre de détention pour un demandeur d'asile égyptien.

L'avocate de ce dernier, Me Rosa Emanuela Lo Faro, a déclaré à l'AFP que le tribunal de Catane avait refusé de signer des ordres de détention pour quatre autres migrants lundi, dont deux originaires du Bangladesh.

Rétention invalidée

La décision de la CJUE a également été citée par un juge de Rome, qui a invalidé mi-octobre la rétention des 12 premiers migrants, originaires du Bangladesh et d'Egypte, dans deux nouveaux centres gérés par l'Italie en Albanie.

L'accord signé fin 2023 entre Rome et Tirana, prévoyant pour la première fois le traitement des demandes d'asile d'un pays européen dans un pays non membre de l'UE, est une mesure phare du gouvernement d'extrême droite de Mme Meloni.

Il a suscité de vives inquiétudes quant au respect des droits des personnes transférées.

En réponse à la décision de la CJUE, le gouvernement a mis à jour sa liste de pays "sûrs", retirant le Cameroun, la Colombie et le Nigeria, mais en conservant 19, dont le Bangladesh, l'Egypte et la Tunisie.

L'Égypte, "destination de vacances

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni mène une politique migratoire stricte pour stopper les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année sur les côtes italiennes en provenance d'Afrique du Nord.

La Ligue, parti anti-immigration du vice-Premier ministre Matteo Salvini, a critiqué la décision du tribunal de Catane, affirmant que l'Égypte était une "destination de vacances de plus en plus populaire".