Logo

Proche-Orient. Israël attend la libération samedi de trois otages à Gaza

Trois otages israéliens doivent être libérés samedi par le Hamas en échange de 369 Palestiniens détenus par Israël. Cela pour le sixième échange prévu par l'accord de cessez-le-feu à Gaza, après plusieurs jours d'incertitude quant à la poursuite de la trêve.

L'offensive israélienne à Gaza a fait au moins 48'222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Ici les destructions à Jabaliya, dans le nord de l'enclave.KEYSTONE/AP/Abdel Kareem Hana

ATS
AFP

ATS et AFP

14 février 2025 à 17:53, mis à jour à 22:46

Temps de lecture : 3 min

Le mouvement islamiste palestinien, puis Israël, ont confirmé que trois hommes allaient être libérés après 16 mois de captivité à Gaza. Le Club des prisonniers palestiniens, chargé du dossier, a ensuite indiqué que 369 prisonniers palestiniens seraient libérés par Israël.

Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, qui doit mener une tournée régionale, est par ailleurs attendu samedi soir en Israël pour des entretiens prévus dimanche notamment avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L'annonce des libérations lève dans l'immédiat l'hypothèque qui pesait sur la trêve, en vigueur depuis le 19 janvier, fragilisée durant la semaine par des échanges de menaces entre le Hamas et Israël et des accusations réciproques de violations de ses termes.

Sommet prévu à Ryad

Sur le sort à plus long terme de la bande de Gaza, un sommet de cinq pays arabes doit se tenir le 20 février à Ryad, pour répondre au plan du nouveau président américain Donald Trump d'une prise de contrôle du territoire palestinien et du déplacement de sa population en Egypte et Jordanie voisines.

Les trois hommes devant être libérés samedi après 16 mois de détention sont un Israélo-Russe de 29 ans, un Israélo-Américain de 36 ans, et un Israélo-Argentin de 46 ans, selon le bureau de Netanyahu.

Tous ont été enlevés au kibboutz Nir Oz lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien. Sur 251 personnes alors emmenées à Gaza, 73 s'y trouvent toujours, dont au moins 35 mortes, selon l'armée israélienne.

"Affamé et torturé"

Leur état à leur libération sera scruté, alors qu'un ex-otage, Keith Siegel, a témoigné des "conditions inimaginables" de sa captivité.

"Je suis un survivant (...) chaque jour me semblait être le dernier", a raconté dans un message vidéo cet Israélo-américain de 65 ans, apparu faible et décharné lors de sa remise à la Croix-Rouge à Gaza le 1er février. Cela alors que toute la bande de Gaza a été privée d'aide alimentaire durant de longs mois, Israël empêchant les convois d'y entrer.

"Je vivais dans la peur constante (...) J'étais affamé et torturé, à la fois physiquement et émotionnellement. Quand la guerre s'est intensifiée, les terroristes qui me retenaient m'ont traité encore plus mal que d'habitude", a-t-il ajouté.

Le CICR s'est dit vendredi "très inquiet des conditions de vie des otages", soulignant "la nécessité urgente" qu'il y ait accès.

Détenus palestiniens hospitalisés

Le 8 février, le Hamas avait remis à la Croix-Rouge trois otages très affaiblis physiquement lors d'une mise en scène qui avait provoqué la colère en Israël.

Sept détenus palestiniens alors libérés avaient pour leur part été hospitalisés en Cisjordanie occupée "en raison de la brutalité" de leur détention en Israël, selon le Club des prisonniers palestiniens.

Médiation de l'Egypte et du Qatar

L'Egypte et le Qatar ont mené cette semaine une médiation pour débloquer la poursuite des libérations, après des menaces du Hamas de les suspendre et d'Israël de reprendre la guerre.

La trêve, entrée en vigueur après 15 mois de guerre et pour une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 16 otages israéliens contre 765 prisonniers palestiniens.

Durant sa première phase, 33 otages et 1900 détenus doivent être libérés au total.

Suite incertaine

Mais la suite du cessez-le-feu reste incertaine, les négociations prévues sur la deuxième phase n'ayant toujours pas commencé.

Le Hamas a dit vendredi soir s'attendre à ce que ces pourparlers débutent "en début de semaine prochaine". Les médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - espèrent les entamer "la semaine prochaine à Doha", a de son côté indiqué une source proche des négociations.

La deuxième étape de l'accord est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Marco Rubio s'est déclaré jeudi ouvert à toute autre proposition des pays arabes sur l'après-guerre à Gaza, alors que la proposition de Donald Trump d' y créer une "Riviera du Moyen-Orient" vidée de ses habitants palestiniens a été décriée à travers le monde.

"Ils ne l'aiment pas, mais le seul plan, c'est celui de Trump. S'ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter", a dit M. Rubio, qui doit également se rendre après Israël en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.

Manifestation contre le plan Trump

Une manifestation contre le plan Trump a réuni vendredi quelques centaines de personnes à Amman, après un appel du Hamas à des "marches de solidarité" à travers le monde ce week-end pour s'opposer au projet américain, salué seulement par Israël.

L'offensive israélienne à Gaza après de 7 octobre 2023 a fait au moins 48'222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.