Proche-Orient. L'Iran a "le devoir de se défendre" après les attaques d'Israël
L'Iran a assuré samedi avoir le "devoir de se défendre" après des attaques aériennes contre des sites de fabrication de missiles menées par Israël. Ce pays a menacé la République islamique de lui faire "payer un prix élevé" si elle répliquait.
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ATS et AFP
26 octobre 2024 à 01:59, mis à jour à 13:22
Ces bombardements surviennent un mois après les frappes iraniennes de missiles sur Israël, à un moment où l'armée israélienne est en guerre contre deux mouvements islamistes soutenus par l'Iran, le Hamas dans la bande de Gaza depuis plus d'un an et le Hezbollah au Liban depuis fin septembre.
L'attaque israélienne contre "des sites militaires dans les provinces de Téhéran et celles du Khouzestan (sud-ouest) et d'Ilam (ouest)", limitrophes de l'Irak, a causé des "dégâts limités", ont assuré les forces iraniennes de défense aérienne, tandis que l'armée iranienne a rapporté la mort de deux militaires, sans préciser où.
Après les tirs de quelque 200 missiles iraniens le 1er octobre, Israël avait juré de se venger et Téhéran avait assuré être prêt à riposter à une attaque, faisant craindre une guerre régionale.
"Le droit de se défendre"
"L'Iran considère qu'il a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d'agression étrangers", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, citant la "base du droit inhérent de légitime défense qui figure à l'article 51 de la Charte des Nations unies".
L'armée israélienne a affirmé avoir "frappé des sites de fabrication de missiles (...) que l'Iran tire sur l'Etat d'Israël depuis un an. Ces missiles étaient une menace directe et immédiate pour les citoyens d'Israël".
"Le régime iranien et ses relais dans la région ont attaqué sans relâche Israël depuis le 7 octobre (2023) sur plusieurs fronts, notamment des attaques directes depuis le sol iranien", écrit Israël.
Selon l'armée israélienne, les frappes ont aussi visé "des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens qui avaient pour but de restreindre la liberté d'Israël d'opérer en Iran".
Nouvelles menaces israéliennes
"Tous ceux qui menacent l'Etat d'Israël et tentent de plonger la région dans une escalade plus large paieront un prix élevé", a affirmé le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée. Il a assuré que l'armée israélienne avait "achevé la réponse israélienne aux attaques de l'Iran contre Israël".
Dans la nuit en Iran, l'agence de presse officielle Irna avait rapporté des premières détonations vers 02h15 locales, principalement à l'ouest de Téhéran, tandis que la télévision d'Etat avait fait état de "six fortes détonations" autour de Téhéran, "liées à l'activation du système de défense aérienne".
Des journalistes de l'AFP ont entendu des détonations continues accompagnées de traînées lumineuses dans le ciel vues depuis le centre de la capitale iranienne. L'Iran a annoncé dans la matinée la réouverture de son espace aérien, fermé après l'attaque, dès 09h00.
Attaque israélienne en Syrie aussi
Presque au même moment en Syrie, dont le régime est allié de l'Iran, l'agence de presse étatique a annoncé samedi que Israël avait mené une attaque aérienne contre des "positions militaires" sur son territoire dans la nuit".
En Irak, les factions de la "Résistance islamique", nébuleuse de groupes armés irakiens alliés de Téhéran, ont revendiqué samedi à l'aube une attaque de drone contre une "cible militaire" dans le nord d'Israël. L'Irak a annoncé la suspension du trafic dans tous ses aéroports jusqu'à nouvel ordre en raison des "tensions régionales".
"Manoeuvres d'autodéfense"
A Washington, la Maison Blanche a qualifié les frappes israéliennes de "manoeuvres d'autodéfense" et sommé Téhéran de "cesser ses attaques contre Israël pour que ce cycle de violence puisse se terminer sans nouvelle escalade".
Les frappes israéliennes ont été condamnées par plusieurs pays du Moyen-Orient, comme l'Arabie saoudite, l'Irak, les Emirats arabes unis ou encore la Syrie, craignant un embrasement régional, alors que l'Iran avait promis qu'il répondrait à une attaque israélienne.