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Justice. Filles et femmes droguées et violées en Thurgovie: 15 ans de prison

La justice thurgovienne condamne un homme âgé de 39 ans à 15 ans de prison pour avoir abusé sexuellement de huit femmes et sept filles après les avoir droguées. Elle le reconnaît coupable de viols et d'actes d'ordre sexuel avec des enfants.

La justice thurgovienne envoie le prévenu en prison pour 15 ans. Elle a aussi prononcé son expulsion du territoire suisse pour 15 ans (photo symbolique).KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

ATS

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Aujourd’hui à 17:24, mis à jour à 18:32

Temps de lecture : 1 min

Dans son jugement rendu public jeudi, le Tribunal de district de Frauenfeld a suivi sur toute la ligne le réquisitoire des deux représentantes du Ministère public. Ainsi, il a aussi prononcé une expulsion du territoire suisse durant 15 ans contre le prévenu originaire d'Amérique latine et une interdiction à vie d'exercer une activité impliquant des mineurs.

L'accusé devra aussi suivre une psychothérapie ambulatoire. Il devra verser à ses victimes plus de 200'000 francs de réparation pour tort moral. La défense avait demandé, en vain, que ce dernier ne soit pas expulsé et que sa peine n'excède pas sept ans de prison. Le jugement n'est pas encore entré en force et peut faire l'objet d'un appel dans les 30 jours.

Endormies à la kétamine

Durant plusieurs années, l'accusé a ajouté de la kétamine, un anesthésiant, dans des boissons consommées par des femmes et des enfants de son entourage, avant d'abuser sexuellement de ses victimes inconscientes et de filmer ses abus, selon l'acte d'accusation. Sa plus jeune victime avait 4 ans.

L'affaire a éclaté lorsqu'une fille de 7 ans a raconté des détails des abus qu'elle a subis. Une perquisition au domicile du prévenu a permis de mettre la main sur les enregistrements vidéo contenant des abus sur une quinzaine de victimes. Agée entre 5 et 7 ans, l'une des filles apparaissant sur ces vidéos n'a pas pu être identifiée.

Le père de famille a utilisé notamment ses propres enfants comme appât pour attirer leurs camarades au domicile familial afin qu'elles y passent la nuit, estime le Ministère public.

Sincérité des regrets mise en doute

A l'ouverture de son procès, l'accusé originaire d'Amérique latine avait exprimé ses regrets. Il avait souligné, en pleurs, qu'il assumait la responsabilité de ses actes. Il a déclaré avoir été victime d'abus sexuels durant l'enfance et ne pas avoir été lui-même lors des actes reprochés, en raison de sa dépendance à la kétamine.

Les procureures ont mis en doute ces propos. L'une l'a qualifié d'égoïste et de manipulateur, l'autre a rappelé qu'il n'avait reconnu les faits que lorsque les images vidéo lui ont été montrées. De plus, on ignore toujours, combien d'actes répréhensibles l'accusé a commis en dehors de ceux qu'il a filmés.

L'accusation reprochait aussi au trentenaire la consommation de pornographie illégale, mettant en scène des enfants ou des animaux.