Espagne. Espagne: les secours craignent de découvrir de nouvelles victimes
Les opérations de recherche ont repris lundi en Espagne, six jours après les terribles inondations qui ont fait au moins 217 morts. Les autorités craignent la découverte de nouvelles victimes, notamment dans le parking d'un centre commercial de la banlieue de Valence.
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ATS et AFP
4 novembre 2024 à 15:00, mis à jour à 19:53
"Au début, il y avait une morgue mise en place pour environ 100 victimes, mais nous avons rapidement compris que ce ne serait pas suffisant", a expliqué au cours d'une conférence de presse le général Javier Marcos, responsable de l'Unité militaire d'urgence (UME).
"Nous avons prévu une morgue qui peut accueillir aujourd'hui 400 morts", a-t-il poursuivi.
Au lendemain d'une journée chaotique, durant laquelle une foule en colère a accueilli par des insultes et jets de boue la visite du Premier ministre Pedro Sánchez et du roi Felipe VI dans l'une des localités les plus touchées par les inondations, la priorité reste en effet la localisation des disparus.
Lundi matin, l'agence météorologique espagnole (Aemet) a assuré que la situation de "crise météorologique" avait pris fin dans la région de Valence. Elle a en revanche placé en alerte rouge Barcelone et son agglomération, à 350 kilomètres plus au nord.
Pluies torrentielles, vols déroutés
Des pluies torrentielles y ont entraîné des annulations ou de très importants retards pour quelque 70 vols de l'aéroport. Dix-huit autres vols ont aussi dû être déroutés.
La circulation des trains à grande vitesse entre Barcelone et Madrid a également été perturbée.
D'impressionnantes images, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont également montré des véhicules bloqués sur une voie d'autoroute près de la capitale catalane ou des rues inondées dans des localités voisines. L'alerte rouge de l'Aemet a pris fin à 14h00.
Au moins 217 morts
Selon un dernier bilan, au moins 217 personnes ont péri dans les inondations survenues la semaine dernière: 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche et une en Andalousie.
Mais le nombre final de victimes pourrait être plus lourd: un nombre non précisé d'habitants manquent encore à l'appel et de nombreux parking souterrains, totalement inondés, n'ont pas encore été totalement inspectés.
"Cela peut être terrible"
Les autorités sont particulièrement préoccupées par la situation du parking souterrain de Bonaire, un vaste centre commercial d'Aldaia, une commune de 31'000 habitants de la banlieue de Valence. D'une capacité de 5700 places, dont près de la moitié en sous-sol, ce dernier est totalement inondé.
"Le centre commercial est dévasté dans sa partie supérieure. Et en bas, c'est une terrible inconnue. Nous ne sommes pas sûrs de ce que nous allons trouver", a déclaré le maire d'Aldaia Guillermo Lujan sur la télévision publique TVE. "Nous voulons être prudents" mais "cela peut être terrible".
Ces derniers jours, les effectifs de l'Unité militaire d'Urgence (UME), qui interviennent lors de catastrophes naturelles, ont installé de nombreuses pompes pour commencer à évacuer l'eau. Des plongeurs ont réussi à pénétrer dans le souterrain, sans repérer de corps pour l'instant.
Dans les localités les plus touchées par les inondations, la colère et la détresse prédominent encore, six jours après la tragédie. De nombreuses rues restent obstruées par des piles de voitures, de boue et de déchets, et des foyers privés de téléphone ou d'électricité.
"Je suis née ici, et j'ai tout perdu", a confié à l'AFP Teresa Gisbert, une habitante de Sedavi, autre localité sinistrée de la banlieue de Valence.
Dans sa maison, une ligne sombre d'un mètre d'eau boue est visible, là où l'eau a pénétré. "Ils nous ont dit 'alerte pluie' mais ils auraient dû nous parler d''inondation'", déplore cette femme de 62 ans.
"Erreur"
Dimanche, ce sentiment d'impuissance s'est transformé en flot de colère lorsque le roi Felipe VI et la reine Letizia se sont rendus avec Pedro Sánchez et le président conservateur de la région de Valence Carlos Mazón à Paiporta, commune considérée comme l'épicentre de la tragédie.
"Assassins! Assassins!", ont hurlé des habitants excédés. Certaines personnes ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, alors que fusaient les insultes à l'encontre du Premier ministre et de M. Mazón, rapidement évacués par les services de sécurité.