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Syrie. "Entre 4 et 5 ans" pour organiser des élections en Syrie

Le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh a estimé lundi qu'il faudrait "entre quatre et cinq ans" avant d'organiser des élections en Syrie, dévastée par une guerre civile.

Ahmad al-Chareh dirige le pays par intérim depuis le renversement de Bachar al-Assad.KEYSTONE/AP/Mosa'ab Elshamy

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 19:19, mis à jour à 19:57

Temps de lecture : 1 min

"Il faudra environ entre quatre et cinq ans pour arriver à des élections", a indiqué le dirigeant syrien, dans un entretien télévisé enregistré avec la chaîne Syria TV. "Car il faudra une infrastructure" adéquate, a-t-il justifié. "Et cette infrastructure doit être rétablie, et cela prendra du temps".

Le président intérimaire a également évoqué "les outils technologiques dont a besoin l'Etat" pour effectuer des recensements "afin d'avoir les statistiques fiables et claires", dans un pays où le conflit a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé ou forcé à l'exil des millions de personnes.

"On m'a beaucoup dit 'organise des élections et les gens voteront pour toi'", a-t-il dit. "Pour moi ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est que le processus se fasse correctement". Le président intérimaire a également promis "une loi régissant les partis politiques", indiquant que la Syrie serait "une république, avec un Parlement, et un gouvernement exécutif".

"Gouvernement de transition élargi"

Ancien combattant djihadiste à la tête d'un groupe islamiste radical sunnite, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), toujours classé terroriste en Occident, M. Chareh a troqué l'habit militaire pour le costume cravate. Et ce, après avoir dirigé une coalition de factions rebelles islamistes qui a renversé le 8 décembre le pouvoir de Bachar al-Assad et pris le contrôle d'une vaste partie du territoire à la faveur d'une offensive éclair.

Soutenu par la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, deux riches monarchies du Golfe, M. Chareh a été nommé président par intérim pour une période de transition indéterminée, lors d'une réunion à huis clos mercredi de sa coalition de groupes armés.

"Nous oeuvrerons à former un gouvernement de transition élargi, représentatif de la diversité syrienne (...), chargé de construire les institutions de la nouvelle Syrie, en vue d'élections libres et transparentes", avait promis le lendemain M. Chareh. Dans une Syrie écrasée des décennies durant par un parti unique du Baas, le nouveau pouvoir a abrogé la Constitution, dissout le Parlement fidèle à M. Assad et démantelé l'armée.