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Proche-Orient. Le Hezbollah a reçu un coup sans précédent, reconnaît son chef

Le chef du Hezbollah a reconnu jeudi que la formation chiite libanaise avait reçu un coup "sans précédent", après les explosions meurtrières de ses appareils de transmission au Liban. Il a promis une riposte "terrible" à cette attaque qu'il attribue à Israël.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, ici en août lors d'un discours pour commémorer la mort d'un haut gradé.KEYSTONE/AP/MUSTAFA JAMALDDINE

ATS
AFP

ATS et AFP

19 septembre 2024 à 16:36, mis à jour à 23:52

Temps de lecture : 1 min

Israël va recevoir "un terrible châtiment et une juste rétribution", a prévenu Hassan Nasrallah dans un discours télévisé, annonçant l'ouverture d'une enquête interne sur les explosions qui ont fait mardi et mercredi 37 morts et près de 3000 blessés, exacerbant les craintes d'une guerre à grande échelle au Proche-Orient.

Israël n'a pas commenté cette attaque survenue juste après que l'Etat hébreu a annoncé étendre ses objectifs de guerre à Gaza contre le Hamas palestinien jusqu'à la frontière avec le Liban pour permettre le retour chez eux des habitants du nord du pays, déplacés par les affrontements transfrontaliers quasi quotidiens depuis octobre entre le Hezbollah et l'armée israélienne.

Raids aériens

"Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord" chez eux, a rétorqué le chef du Hezbollah en s'adressant aux dirigeants israéliens. "Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", a poursuivi Hassan Nasrallah. Le Hamas s'est dit "très reconnaissant" de ce soutien.

Le Hezbollah a revendiqué depuis jeudi matin au moins 17 attaques contre 14 positions militaires israéliennes.

Côté israélien, l'armée a annoncé la mort de deux soldats "tombés au combat" dans le nord d'Israël. Elle a annoncé jeudi soir de nouvelles frappes, visant une centaine de lanceurs de roquettes et des sites d'infrastructures du Hezbollah. Les opérations militaires contre le Hezbollah "vont continuer", a affirmé jeudi soir le ministre de la défense, Yoav Gallant.

Selon l'agence de presse libanaise Ani, un "drone hostile" survolait en soirée plusieurs zones du sud du Liban, diffusant par haut-parleur des "discours incitatifs" contre le chef du Hezbollah et l'accusant de "causer une destruction totale".

Bipeurs et talkies-walkies interdits

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le Hezbollah, se sont produites dans ses bastions en banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, faisant douze morts et des centaines de blessés, selon le ministère libanais de la santé.

Le lendemain, une deuxième vague d'explosions visant cette fois-ci des talkies-walkies a fait 25 morts, selon le ministère, portant à 37 morts et 2931 blessés le nombre de victimes sur deux jours.

Le ministre israélien de la défense a affirmé mercredi que le "centre de gravité" de la guerre se déplaçait "vers le nord", où les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière avec le Liban.

Les objectifs principaux affichés jusqu'à présent par Israël étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

"Nous menons nos tâches simultanément" dans le nord et le sud, a souligné M. Gallant, en référence à Gaza, et "notre tâche est claire: assurer le retour des habitants du nord sains et saufs chez eux".

Appareils préprogrammés

Selon un responsable libanais de la sécurité, "les appareils [de transmission du Hezbollah] étaient préprogrammés pour exploser et contenaient des matériaux explosifs". Une enquête préliminaire des autorités libanaises montre que les appareils qui ont explosé ont été piégés avant d'entrer dans le pays, selon une lettre de la mission libanaise à l'ONU vue jeudi par l'AFP.

Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d'une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU suite à "l'agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre".

La Turquie a accusé "Israël d'étendre la guerre au Liban", l'ONU et Washington ont mis en garde contre une "escalade", tandis que Londres a exprimé sa "profonde préoccupation" face à la "montée des tensions".

Les gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, ont promis "une réponse écrasante du front de la résistance", qui regroupe des formations armées de la région hostiles à Israël.

Pendant ce temps, la guerre ne connaît pas de répit à Gaza, assiégée et plongée dans une crise humanitaire majeure. Selon la défense civile gazaouie, cinq Palestiniens ont été tués dans une frappe nocturne à Gaza-ville, deux autres dans le bombardement d'une maison à Jabaliya (nord).