Affaire Credit Suisse. L’hémorragie de clients a continué

Banque » En voie d’être racheté par UBS, Credit Suisse a poursuivi sa dégringolade en début d’année. Au premier trimestre, la banque a enregistré une perte de près d’un quart supérieure à celle de la même période il y a un an. Perte qui s’affiche désormais à 1,32 milliard de francs, a-t-elle précisé hier dans ce qui devrait être la dernière présentation intermédiaire de son histoire.

«Ce mauvais résultat confirme les difficultés de l’établissement. C’est un peu leur preuve noir sur blanc», commente le professeur de finance et de gouvernance d’entreprise à l’Université de Fribourg, Dusan Isakov.

Avec une fuite massive de clients qui a continué au cours des trois premiers mois de l’année, Credit Suisse n’a pas eu le temps de mettre en place son vaste plan de restructuration. Conséquence: l’institut bancaire a dû composer avec moins d’argent et des charges identiques. Les sorties nettes de capitaux ont atteint 61,2 milliards de francs, après 110,5 milliards lors du dernier partiel 2022. A la même période de l’année passée, la société zurichoise obtenait encore 7,9 milliards d’argent frais. Les retraits se sont accélérés au cours de la seconde partie du mois de mars, l’annonce du rachat par UBS ayant été faite le 19 mars. Ces reflux ont été principalement réalisés dans la gestion de fortune. Aujourd’hui, ils se poursuivent à un rythme plus modéré cependant.

Gain exceptionnel

A fin mars, l’entreprise gérait environ 1300 milliards, soit 41 milliards de moins qu’à la fin de l’année passée. Dusan Isakov relève également que Credit Suisse a puisé dans les milliards de francs mis à sa disposition par la Banque nationale suisse (BNS) et en partie garantis par la Confédération pour faire face aux sorties d’argent. Afin de rembourser ces prêts, la banque a vendu des actifs en urgence à moindre prix. Et cela à hauteur de 60 milliards environ. Cette action a donc aussi pesé sur son résultat financier. Et il reste encore à la société près de 100 milliards à rembourser.