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Économie

Les prix des matériaux explosent

La construction est affaiblie par la hausse vertigineuse des coûts des matières premières.  

Stephan SA, entreprise fribourgeoise spécialisée dans les domaines de la charpente métallique, des façades, des engins de levage et de la mécano-soudure, lauréate du Prix acier 2018. Ici les ateliers de production. Photo Lib/Charly Rappo, Givisiez, le 22.11.2018Charly Rappo

Andrée-Marie Dussault, Locarno

Andrée-Marie Dussault, Locarno

7 juin 2022 à 16:28

Temps de lecture : 1 min

Bâtiment » Une augmentation de plus de 30%. C’est ce qu’ont subi ces derniers mois au Tessin les prix moyens des matériaux de construction; acier, aluminium, bois, ciment, dérivés du pétrole, carburant, asphalte... Ces progressions de prix sont comparables à celles observées ailleurs en Suisse. «Nous sommes très préoccupés», admet Nicola Bagnovini, directeur de la section tessinoise de la Société suisse des entrepreneurs (SSIC), ajoutant que certaines augmentations sont même hebdomadaires.  

Non seulement les prix montent en flèche, mais certaines matières premières deviennent difficiles à trouver, indique-t-il; dans certains secteurs, il y a risque de pénurie. «Nos normes sont basées sur des fluctuations annuelles de l’ordre des 5% des prix; elles deviennent inefficaces lorsque les mouvements sont aussi soudains et importants que ceux actuels», fait-il valoir.

Dans ce contexte, il estime que les pénalités sur les délais de livraison et la validité des offres garanties pendant six mois, prévus par la loi cantonale, ne sont plus envisageables. Que fait le canton pour soutenir ses entrepreneurs? «Suite à nos requêtes, le Conseil d’Etat a reconnu le caractère extraordinaire de la situation, nous assurant qu’en cas de blocage des chantiers dû à un manque d’approvisionnement en matériaux, aucune pénalité ne sera appliquée.» 

La géopolitique divise

Le gouvernement tessinois s’est par ailleurs engagé à ce que les projets d’investissements publics soient maintenus, malgré l’augmentation des prix des matériaux de construction. Nicola Bagnovini signale toutefois que la SSIC est toujours en attente d’une réponse sur un avenant au contrat concernant la facturation des variations d’augmentation selon un calcul différent. «On ne sait pas quand la guerre finira et si elle finissait demain, les filières ne se remettraient pas d’aplomb du jour au lendemain, il y a d’autres priorités dans ces pays. L’incertitude est lourde à gérer», commente-t-il, considérant que durant la pandémie, «nous étions tous unis, mais là, la crise géopolitique nous divise.»

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