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Économie

La Banque nationale suisse surprend en relevant son taux d’intérêt directeur

La guerre à l’inflation est déclarée. Commentaire de notre journaliste Yves Genier.


Yves Genier

Yves Genier

16 juin 2022 à 15:17

Par sa décision, annoncée jeudi matin, de relever son taux d’intérêt directeur de 0,5%, la Banque nationale suisse (BNS) a pris tout le monde de court! En promettant «de nouveaux relèvements de taux dans un avenir proche», elle augure une fin des taux négatifs bien plus rapide que tout ce qui avait été prévu jusqu’ici: ce devrait être au plus tard à l’automne, alors que cette sortie n’était pas anticipée avant décembre. La Suisse économique et financière entre ainsi dans une nouvelle ère, celle où l’argent se met à nouveau à coûter quelque chose. Cela rendra le crédit (un peu) plus cher, ce qui impactera la croissance. C’est le but recherché: un ralentissement de la croissance (prévue à 2,5%) doit justement freiner la hausse des prix. Celle-ci est certes moins forte en Suisse (2,9%) que dans les pays voisins, mais supérieure quand même aux objectifs de la BNS. Cette dernière profite de la fenêtre d’opportunité ouverte mercredi par ses grandes consoeurs: la Fed américaine, par sa hausse de 0,75%, montre qu’elle s’est engagée dans une vraie guerre au renchérissement tandis que la BCE a dû en urgence instaurer un  programme destiné à stabiliser les dettes publiques européennes menacées par les hausses de taux qu’elle a promises. Tout ceci renforce le dollar et l’euro au détriment du franc qui, pour une fois, n’est plus «surévalué», ce qui alimente encore l’inflation importée en Suisse, et accroît donc la nécessité d’agir. Après de longues années de glaciation monétaire, un fort réchauffement s’est désormais engagé.

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