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Économie

Des «banquiers à vélo»

Par conviction et sous pression, la finance intègre les enjeux climatiques. Explications du patron


 Yves Genier

Yves Genier

10 juin 2021 à 21:18

Temps de lecture : 1 min

Finance «verte» » La finance durable, qui se focalise sur les caractéristiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des entreprises dans lesquelles on investit, s’est placée au centre de l’attention des banquiers: représentant plus de 20% de l’ensemble de l’épargne gérée en Suisse et en croissance de 30% par an, elle est devenue si incontournable que les banquiers veulent devenir le centre mondial de cette activité. Même Guy Parmelin, président de la Confédération, l’a rappelé ce jeudi lors du Private Banking Day qui s’est tenu à Genève.

«Elle peut y arriver si elle le veut vraiment. Mais elle doit faire vite car le monde bouge et d’autres pays visent le même but», a même enchéri Thomas Vellacott, directeur général du WWF Suisse, lors de la même manifestation. Mais Zeno Staub, directeur de la banque Vontobel, a rafraîchi les enthousiasmes: «Il est naïf de croire que les clients des banques passeront à l’acte sans une forte volonté politique.» Ancien président de l’Association suisse des banquiers et patron de la banque Lombard Odier à Genève, Patrick Odier s’engage depuis plusieurs années pour que cela soit le cas.

Le secteur financier suisse en fait-il assez pour atteindre les buts de l’accord de Paris?

Patrick Odier: La Suisse a fait de l’atteinte de ces buts un objectif stratégique. Le secteur financier est un acteur important de cette transition de par sa taille et de son savoir-faire. Il ne s’agit pas d’afficher une posture morale, mais d’allouer les investissements et les crédits vers des activités plus durables et donc moins risquées.

Le public voit d’abord le banquier se déplacer en Mercedes ou en Porsche Cayenne: dans quelle mesure cette démarche est-elle sincère?

Davantage de banquiers se déplacent à vélo aujourd’hui qu’hier, et vont soutenir la loi sur le CO2 en votation ce dimanche. Les mentalités évoluent très vite. Le financier doit aujourd’hui intégrer les facteurs durables s’il veut bien faire son métier, qui consiste à trouver les meilleures sources de rentabilité de l’épargne et minimiser les risques. Le secteur financier a compris que les risques climatiques, entre autres, font partie de toute analyse fondamentale.

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