Le Prix suisse de la scène aux Fribourgeois de Diptik

Théâtre » Dans leur dernier spectacle, ils sont les rouages déréglés d’un cerveau. Ils évoluent au milieu de montagnes de cartons, tentent d’archiver des souvenirs, sont submergés par les nouveaux arrivages, font les zouaves et ne semblent pas très efficaces. L’un est un peu ramollo du ciboulot et l’autre légèrement agité du bocal. Sous le titre Poscriptum, les deux personnages inventés par les Diptik se creusent les méninges pour faire rire les spectateurs, et c’est très réussi. Comme les précédents spectacles mitonnés par David Melendy et Céline Rey. La reconnaissance vient désormais aussi des professionnels puisque le duo fribourgeois de clowns originaux reçoit cette année le Prix suisse de la scène, comme l’a communiqué ce mardi l’Office fédéral de la culture.

«Nous avons été très surpris, déjà lors de notre nomination. Mais nous sommes très contents. Notre but n’est pas de devenir des stars mondiales. Nous faisons des petites choses que nous aimons, qui nous font rire, et nous sommes contents qu’elles plaisent. Nous prenons ce prix comme un encouragement», explique David Melendy.

Les deux artistes espèrent aussi que cette reconnaissance placera sous les projecteurs l’art clownesque. «Pour nous, c’est une lutte. Nous utilisons toujours le mot clown pour nous définir, et bien sûr cela crée souvent une image dans la tête des spectateurs, celle d’un clown pour les enfants, qui ne correspond pas à notre travail. Mais nous continuons à utiliser ce terme, en espérant que les gens, après avoir vu notre spectacle, en auront une autre définition. Nous avons souvent de beaux retours de nos spectacles et nous espérons que cela puisse continuer», souligne le trentenaire originaire de Californie.