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Scènes

L’au revoir de Da Motus! à la danse

Brigitte Meuwly et Antonio Bühler passent le témoin et investissent les murs de Nuithonie


Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

23 septembre 2020 à 15:24

Temps de lecture : 1 min

Nuithonie » C’est une forme d’au revoir, l’avenir en ligne de mire plutôt que le nez dans le rétroviseur. Avec Codanse Fri-20, Brigitte Meuwly et Antonio Bühler passent le témoin, ils transmettent le flambeau à la nouvelle génération de danseurs fribourgeois. «C’est une façon de nous prolonger. De dire que ça continue sans nous», exprime le couple de chorégraphes fribourgeois, qui entend «savoir lâcher», tout en partageant encore un peu de son expérience… Dès mardi prochain, le duo fondateur de la compagnie Da Motus! invite 14 danseuses et danseurs fribourgeois à occuper dix scènes provisoires et insolites, dans les couloirs et les coulisses du théâtre Nuithonie ainsi qu’à l’extérieur.

14

Le nombre de danseurs invités par la compagnie Da Motus!

Covid-19 oblige, la déambulation a dû être adaptée, pour éviter de déplacer une centaine de personnes au même endroit et en même temps (comme dans Fait maison il y a onze ans). Le public sera réparti, «divisé», en petits groupes, qui se déplaceront d’une «scène» à l’autre, de parts et d’autres du bâtiment. En solo, duo ou trio, les artistes donneront ainsi leur courte pièce neuf fois en une représentation. Les petits groupes de spectateurs ne les verront pas dans le même ordre, mais assisteront tous à un final commun. Da Motus! ne souhaite pas révéler au public les lieux précis choisis, histoire de garder l’effet de surprise sur le déroulement du parcours.

Le corps seul

Les 14 danseuses et danseurs ne sont pas tous originaires de Fribourg mais sont actifs dans le canton. Certains connaissent des carrières internationales ou imposent déjà régulièrement leur nom au programme des saisons culturelles fribourgeoises, d’autres sont des pousses en devenir: Anaïs Kauer, Bella Bouman, Charlotte Cotting, Délia Krayenbühl, Estelle Kaeser, Vanessa Orts, Jeanne Gumy, Léa Iannone, Manuela Bernasconi, Mélanie Gobet, Nicole Morel, ainsi qu’Adrien Rako, Hervé Scherwey, Modou Dieng.

Ils forment un terreau qui, aujourd’hui, crée une émulation, forme la relève, stimule la création. Loin des débuts de Da Motus!, quand tout était à inventer, quand la danse était balbutiante à Fribourg et qu’il fallait se battre pour obtenir des lieux de production…

Cette scène est vivace, et surtout très diversifiée, qu’elle soit orientée vers les danses contemporaines ou urbaines. Da Motus! a laissé les artistes s’exprimer selon leur style, leur énergie et leur qualité de mouvement propre, tout en leur imposant des contraintes: les chorégraphes ont notamment refusé tout accessoire et tout élément de décor autres que les murs du bâtiment, fidèles à leur vision de la danse in situ. Durant toute leur carrière, où ils ont régulièrement créé des performances in situ, Brigitte Meuwly et Antonio Bühler ont toujours pris les lieux tels quels, sans autre intervention que celle du corps.

S’adapter

L’exigence est aussi logistique: pour les techniciens, cela signifie tirer des câbles sur de très nombreux mètres, histoire d’installer une sonorisation et des projecteurs là où il n’est pas prévu d’y en avoir. Les chorégraphes reconnaissent d’ailleurs la «chance» qu’ils ont de se voir accorder la confiance nécessaire pour monter un tel projet. Ils tiennent à citer Annick Perrenoud, magicienne des lumières et complice de longue date.

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