Christophe Honoré. «La scène, ce lieu privilégié d’un appel aux fantômes»
Christophe Honoré, metteur en scène et cinéaste, revient au Théâtre de Vidy avec Le ciel de Nantes. L’artiste y évoque librement, sans lourdeur, son passé familial. Entretien.
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Ghania Adamo
26 janvier 2024 à 02:10
Le grand public le connaît surtout comme cinéaste, réalisateur de nombreux films dont les plus célèbres s’intitulent Les Bien-aimés, Plaire, aimer et courir vite, Chambre 212, Le Lycéen… Mais Christophe Honoré (53 ans) est également romancier, auteur de livres pour la jeunesse, dramaturge et metteur en scène, que le Théâtre de Vidy révélait à son public en 2018 avec la création d’un spectacle vibrant, Les Idoles. Trois ans après, cette pièce fut suivie, à Vidy toujours, du remarquable Le ciel de Nantes, que l’institution lausannoise reprend à partir du 31 janvier. Sept actrices et acteurs excellents (dont Chiara Mastroianni) incarnent grands-parents, tantes et oncles de Christophe Honoré qui se tourne ici vers son passé… sans pathos.
Que libère chez vous Le ciel de Nantes?
Christophe Honoré: L’art n’est pas un outil thérapeutique, à mon sens. Je ne dirais donc pas que le spectacle libère quelque chose chez moi, il est plutôt une manière d’admettre une défaite du cinéma et une victoire du théâtre. Pendant longtemps j’ai été convaincu qu’il me fallait faire un film sur la famille nantaise de mes grands-parents maternels, dont certains membres m’effrayaient un peu et me fascinaient en même temps, lorsque j’étais enfant. Ils avaient à mon avis la trempe de personnages de cinéma. Mais je ne suis jamais parvenu à leur donner corps à l’écran. C’est ainsi que l’idée de la pièce est née, elle a remplacé la production cinématographique. Je pense que les films que l’on n’arrive pas à tourner sont plus intéressants que ceux que l’on réalise.
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