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Scènes

Danse. Critique du ballet Dive, réglé par Edouard Hue à Nuithonie

Le chorégraphe était invité pour la quatrième fois à Fribourg. Il reviendra en octobre prochain pour parrainer la plate-forme InciDanse, dédiée à l’émergence chorégraphique.

Les sept interprètes retiennent leur souffle dans la pièce Dive. © Zoé Dumont

Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

2 mars 2024 à 19:15

Temps de lecture : 1 min

Cela commence sur un claquement de doigts, pulsation légère, la bande-son a l’air de s’amuser. Sur le plateau, ce sont des jeux de mains, des regards décomplexés, un air de nonchalance. Facile? Tu parles! Dive, à l’affiche vendredi dernier à Nuithonie, va jusqu’à l’épuisement. L’épuisement des corps et des gestes. Cette pièce chorégraphique d’Edouard Hue, danseur franco-genevois invité pour la quatrième fois à Nuithonie, reste joyeuse de bout en bout. Mais on verra bien qu’il ne suffit pas de claquer des doigts…

La salle reste un moment éclairée quand les danseurs s’étirent encore, on dirait un tour de chauffe, ils ont comme des tenues d’entraînement. L’air de rien, cela pivote sur le mode d’une battle à la bonne franquette. On s’encourage, on teste la solidarité, l’esprit de groupe. C’est qu’il faudra tenir le rythme. Assumer pendant une heure les sauts, les bonds, l’ardeur athlétique. Les gestes sont chorégraphiés avec minutie, les déplacements précisément réglés, mais il n’y a pas une seconde pour reprendre son souffle - et l’on pense à la plongée en apnée que suggère le titre. On peut dire que Dive est une pièce bondissante, vigoureuse, et surtout sans répit. La pulsation répétitive de la musique électro imprime son rythme soutenu, jusqu’à l’épuisement.

Endurance formidable

La description de la pièce évoque la notion d’instinct. Chacun ressentira bien sûr la vitalité de la danse d’Edouard Hue différemment. Mais ce qui est réussi aussi dans cette pièce, c’est la manière dont les ensembles se font et se défont, dont les solos, duos et petits groupes se détachent et se recomposent à l’unisson: très organiquement. C’est un tourbillon foisonnant, qui finit par donner le tournis quand la force centrifuge fait éclater la ronde. Les sept interprètes de la Beaver Dam Company ont une endurance formidable, on retient sa respiration avec eux, quand ils filent la métaphore aquatique, imitant encore et encore le ballet des algues, jusqu’aux saluts nourris.

En 2019 Edouard Hue recevait un Prix suisse de danse en tant que danseur exceptionnel. La même année, il dansait son solo Forward dans le cadre de la plate-forme fribourgeoise InciDanse, dédiée à l’émergence chorégraphique. Avant de montrer Molten, All I Need et Yumé au public fribourgeois. En 2022, c’est Jeanne Garcia qui devenait lauréate de ce tremplin, ce qui lui a permis d’obtenir un temps de résidence à Nuithonie et de développer sa pièce Eponyme.

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