Un nouvel ouvrage raconte la légende de Dave Grohl

Autobiographie » «Parfois j’oublie que j’ai vieilli… Pourtant un simple coup d’œil dans le miroir me rappelle que je ne suis plus ce petit garçon avec une guitare bon marché et une pile de disques, qui passait des heures à répéter tout seul dans l’espoir d’échapper un jour au confinement et aux attentes d’une banlieue blanche de Virginie.» Confiné, Dave Grohl l’est pourtant lorsqu’il écrit ces lignes. L’année 2020 s’écoule lentement en raison d’une pandémie qui a collé le monde aux arrêts. Habitué aux tournées triomphales, le leader des Foo Fighters s’ennuie lorsqu’il ne cuisine pas pour ses enfants.

«Je devais tout réapprendre. Je devais réapprendre à vivre»
Dave Grohl

Même s’il peut se targuer d’être au sommet depuis plus de trente ans, Dave Grohl n’a jamais semblé être une rock star hautaine et inabordable. Il le prouve tout au long de Toute mon histoire, une autobiographie dans laquelle il retrace humblement un parcours artistique d’une grande richesse qui lui a permis de s’imposer comme un sénateur du rock’n’roll. Un musicien brillant, chaleureux, auquel on ne connaît pas d’ennemis. Au contraire, sur son carnet d’adresses, on trouve les numéros de portable de Paul McCartney, de Mick Jagger, de Bruce Springsteen, de tous les membres d’AC/DC, de quelques survivants de Queen ou de Led Zeppelin et de chanteuses comme Norah Jones ou Pink! Un jour ou l’autre, Grohl a partagé la scène ou quelques heures de studio avec ces géants. Parce qu’il est bon, ouvert à tous les genres de musique et parce qu’il joue à la perfection de nombreux instruments. Des qualités auxquelles on peut désormais ajouter l’écriture. Si la littérature rock se distingue par son abondance, on ne lit en revanche pas tous les jours un aussi bon bouquin que Toute mon histoire!

Un monstre

Sans trop s’embarrasser avec l’étude de son arbre généalogique, un rituel qui plombe trop de biographies, Grohl entre très tôt dans le vif du sujet en dévoilant une passion pour la musique qui le dévore quasiment depuis le jour où il a su se tenir sur un vélo sans l’aide de personne. L’amour inconditionnel d’une mère professeure de lettres, l’enfance à Springfield, Virginie, en compagnie d’un pote trop tôt disparu: «Chaque fois que je rentre en Virginie, je ressens Jimmy. Il est dans les arbres dans lesquels on grimpait quand on était gosses, dans les fissures des trottoirs qu’on empruntait pour aller à l’école primaire le matin… Parfois, je parle et ce sont ses mots, même si c’est ma voix. Et quand je le vois dans mes rêves, il n’a pas changé du tout. Il est toujours mon meilleur ami.»