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Musique

Le Kiosque , fidèle au poste

Le Kiosque à musiques fête ses 50 ans en grande pompe, avec notamment un concert à la Salle CO2

Jean-Marc Richard admire l’enseignement de la musique dans le canton de Fribourg. Ici, la répétition générale de l’ensemble instrumental du Cycle d’orientation (CO) de la Gruyère et du Collège du Sud, qui participaient à un KAM en 2012. Ainsi que des extraits d’un KAM de 1978 à Estavayer, avec Roger Volet.

 Aurélie Lebreau

Aurélie Lebreau

30 septembre 2021 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Musique populaire » Il s’agit ni plus ni moins de la plus ancienne émission de radio de Suisse. Le Kiosque à musiques (KAM) célèbre ses 50 ans en fanfare, et c’est bien la moindre des choses, avec une série de concerts et de spectacles qui s’étaleront jusqu’à Noël. En terres fribourgeoises, la fête aura lieu samedi avec un KAM en direct de la salle CO2 de La Tour-de-Trême. S’y produiront notamment le rappeur Stress, les Armaillis de la Gruyère ou les accordéonistes de Bulle. Plus tard dans la journée, c’est un spectacle familial qui sera donné, Les secrets du Petit Prince, avec le KAM Orchestra, créé pour les 50 ans de l’émission, le dessinateur sur sable Cédric Cassimo et Jean-Marc Richard, l’animateur du KAM et narrateur du spectacle. L’homme de radio, qui tient les rênes du rendez-vous du samedi matin depuis 22 ans, est devenu un observateur plus qu’averti des musiques populaires. Et pourtant rien ne le prédisposait à cette trajectoire, lui qui est l’un des fondateurs de la Dolce Vita à Lausanne et qui nourrissait ses oreilles de rock et de rap plutôt que d’accordéon. «J’ai été accueilli à bras ouverts par les fanfares, les chœurs et les formations folkloriques.» Et pour un homme tel que lui, très attaché à l’humain, ce n’est pas rien. Petit coup d’œil dans le rétroviseur…

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bougies soufflées pour le Kiosque à musique

Le KAM est une véritable institution. Vous avez fait le calcul: plus de 400 000 musiciens se sont produits dans près de 2600 émissions. C’est vertigineux!

Jean-Marc Richard: Oui, le KAM est effectivement la plus vieille émission de radio du pays. Avec quatre noms qui l’ont portée au cours des décennies. Roger Volet l’a fondée. Lui-même était musicien et passionné par les instruments à vent. Puis Jean-Claude Gigon lui a succédé en ajoutant à la musique son intérêt pour l’ancrage régional. Moi-même j’ai pris le relais de Jean-Claude, avec Valdo Sartori à mes côtés. J’ai tout de suite voulu ajouter plus de chœurs et d’accordéons.

A l’époque, je n’étais pas salarié de la RSR (l’ancêtre de l’actuelle RTS, ndlr). Et quand on m’a dit combien je serais payé, j’ai décidé de couper mon salaire en deux. La moitié pour moi et l’autre pour un conseiller musical qui m’aiderait à m’orienter dans ce foisonnement. Et l’un de mes premiers conseillers a été Pascal Crittin (l’actuel directeur de la RTS, ndlr)… C’est ainsi qu’il est entré dans la maison!

Et vous avez apporté une nouvelle structure à l’émission…

Oui. J’ai tout de suite voulu nouer un partenariat avec les différentes associations de musique populaire de Suisse romande et de Suisse en général. Les différents représentants sont unis dans un groupe baptisé Musique et image et ensemble nous travaillons sur différents concepts. Nous avons mis sur pied des concours, des académies junior et pour les finales nous filmons les images. Mais les concerts en télévision, c’est compliqué. Alors nous sommes en train de mettre en place une chaîne YouTube. Car selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, l’âge moyen des musiciens est de 27 ans!

Alors pas de crainte à avoir pour la relève…

C’est une période où la musique populaire se porte bien. Mais il ne faut surtout pas se relâcher.

Pourquoi?

Avec la pandémie, je suis inquiet. Les ensembles amateurs ont été très durement touchés. Les fanfares, les chœurs. Et maintenant on rajoute le certificat sanitaire. Au KAM, on le voit bien: certains ensembles déclinent quand d’autres ne sont pas au complet. Je suppose qu’avec l’arrivée des tests payants, ce sera encore plus compliqué. Sans parler du fait que les ensembles ne peuvent répéter qu’à 30 sans pass sanitaire et qu’il n’y a pas eu de soutien de la Confédération pour ce pan de la culture. Je crois que la musique populaire doit montrer les crocs et dire qu’elle existe.

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