Le chef de l’Orchestre de chambre fribourgeois s'apprête à passer le flambeau
Laurent Gendre passera le témoin au terme de la saison musicale. Il dirige le concert du 12 octobre.
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6 octobre 2023 à 17:50
Interview » Il a fallu tout construire: réunir les musiciens, définir les ambitions, affirmer l’identité régionale. En 2009, la création de l’Orchestre de chambre fribourgeois (OCF) marquait la naissance d’un orchestre professionnel dans le canton de Fribourg. Près de 15 ans plus tard, c’est déjà le moment de faire un premier bilan. Laurent Gendre remettra sa baguette de directeur artistique et musical d’ici à l’été 2024, après quinze années à imaginer, répéter, stimuler, rassembler.
En attendant, le 12 octobre, le chef ouvrira à Equilibre la saison symphonique aux côtés du violoniste Patrick Genet et du violoncelliste Marc Jaermann, quelques jours après l’entrée en matière chambriste (les hors-d’œuvre du dimanche commencent quant à eux le 8 octobre).
Que ressentez-vous à quelques mois de votre départ?
Laurent Gendre: J’ai beaucoup de gratitude. J’aurai pu accompagner et développer cet orchestre pendant 15 ans. C’est une chance. De nos jours, les collaborations entre un chef et un orchestre excèdent rarement les 5-10 ans. C’est le bon moment pour transmettre le flambeau, l’orchestre se porte très bien.
De quoi êtes-vous le plus fier?
La fondation d’un nouvel orchestre, pour commencer, n’avait rien d’évident. Nous avons été très aidés par le canton de Fribourg et la Loterie romande: sans ces subventionneurs, ça n’aurait pas été possible. Mais ensuite, il ne faut pas seulement que l’orchestre survive mais qu’il se développe. Nous avons pu développer l’orchestre dans tous les domaines importants, en particulier les actions de médiation et les concerts pour le jeune public. Nous avons aussi développé la présence de la musique contemporaine. Un des buts dès le départ a été de toucher tout le canton, et pas seulement la capitale. Nous allons régulièrement jouer dans les districts.
Ce qui est beau, dans ce travail de chef titulaire, c’est la capacité avec le temps de bien connaître l’instrument, de créer de bonnes conditions pour faire un travail de fond, de développer la sonorité de l’orchestre.
Si vous deviez citer vos meilleurs souvenirs?
Il y en a tant… Par exemple les concerts Brahms et Mozart que nous avons donnés à Fribourg et au Festival international de musique de Besançon l’an dernier. Il y a aussi les rencontres avec les solistes, qu’ils soient issus du classique ou des musiques actuelles, avec Gustav notamment. Nous avons fondé l’orchestre avec l’idée qu’il ne soit pas cloisonné dans un genre, mais qu’il soit au service de la vie culturelle du canton et qu’il soit proche du monde amateur des chœurs.
Avez-vous des regrets?
J’aurais voulu faire beaucoup plus évidemment. Mais il faut voir d’où nous sommes partis. Nous avons commencé par deux productions propres par an. Maintenant nous en sommes à six programmes: c’est une nette augmentation, qui n’était pas donnée au départ. Pour l’obtenir, il fallait mériter la confiance que nous avons obtenue. Elle passe par la qualité, qui est l’élément essentiel.
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