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Musique

Bill Ryder-Jones, retour vers la lumière

L’Anglais Bill Ryder-Jones, ex-membre du groupe de Liverpool The Coral, signe avec Lechyd Da («A ta santé» en gallois) le premier grand disque pop de l’année.

De la pop pastorale, c’est ainsi que l’on pourrait décrire les mélodies brillantes de Bill Ryder-Jones. © Irascible

Jean-Philippe Bernard

Jean-Philippe Bernard

19 janvier 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

Le vinyle craque, la cérémonie peut commencer. Déjà, le diamant capte une étrange mélodie au milieu de laquelle surgit la voix de la chanteuse Gal Costa, susurrant Baby, son millésime 1968. La basse ronronne sereinement, Bill Ryder-Jones nous glisse quelques mots dans le creux de l’oreille et le soleil, doux, franc, entre dans la pièce. Il n’y a plus de saison: I Know That it’s Like This (Baby) ouvre en harmonies majuscules Lechyd Da («A ta santé» en gallois), la première énorme surprise pop de ce début d’année.

Cette surprise, on la doit à un petit gars de Liverpool, ancien guitariste de The Coral, ce groupe hors norme qui depuis ses débuts, il y a une vingtaine d’années, a toujours slalomé avec panache entre la brit pop, le rock psychédélique et l’americana. Bill Ryder-Jones est né en 1983 à Warrington, Cheshire, une ville industrielle située à une trentaine de kilomètres de Liverpool.

On le sait, les bords de la Mersey ont vu naître les Beatles, plus grand groupe pop de l’univers mais depuis le règne des Fab Four, on a surtout évoqué la cité ennemie de Manchester, grande pourvoyeuse au fil des décennies de formations à la pointe du son. Des Buzzcocks aux Chemical Brothers en passant par Joy Division, New Order, les Smiths ou Oasis, la liste des cadors mancuniens est, il est vrai, impressionnante!

Orfèvres de Liverpool

Ces réussites continuent de jeter une ombre sur Liverpool et bon nombre de personnes croient que plus rien ne s’est passé là-bas depuis les Beatles… Pourtant, des orfèvres, la ville en a vu naître. On songe notamment à Echo and the Bunnymen, Teardrop Explodes, Pale Fountains, The La’s, Cast, The Boo Radleys et bien entendu The Coral. Dès ses débuts discographiques, la formation a semblé la plus à même de succéder à Blur et à Oasis.

Au début des années 2000, elle préféra même annuler sa venue au Paléo afin de répondre à l’appel du public anglais qui venait de propulser l’un de ses albums au sommet des charts. C’est à cette époque que Bill Ryder-Jones, dont l’enfance avait déjà été perturbée par la mort de son frère sous ses yeux, a commencé à avoir de sérieuses crises d’angoisse. La raison? Le garçon n’envisageait pas de faire carrière dans un groupe à succès, jugeant ce genre de situation incompatible avec la création.

En 2008, après de longs mois de convalescence, son départ de The Coral est acté. Bill, soulagé, se met aussitôt à écrire sa propre musique. Au début de la décennie suivante, il collabore avec l’Orchestre philharmonique de Liverpool pour enregistrer If, un premier album qui se rêve en bande-son pour une adaptation cinématographique imaginaire de Si par une nuit d’hiver un voyageur, roman postmoderne d’Italo Calvino.

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