Logo

Livres

Roman. Rose-Marie Pagnard dans la forêt nous égare

L’écrivaine jurassienne, attendue à Fribourg mercredi, signe un roman tragicomique qui s’enfonce dans l’invraisemblable comme dans la neige.

Andrus Lukas

Thierry Raboud

Thierry Raboud

4 octobre 2024 à 00:00

Temps de lecture : 1 min

Un décor balte, infiniment neigeux, comme dans un conte. Un fantôme qui ressurgit en vieil homme fou, et force les serrures de la mémoire. Une forêt traversée de lueurs cosmiques dont les pistes sont comme des lignes d’écriture égarées entre les territoires du songe et de la réalité, du passé et du présent. Un balisage ostentatoire de références littéraires puis musicales. Une violence frottée d’onirisme qui, au risque de l’invraisemblable, affirme la fiction en échappatoire. Un style évasif lui aussi, qui semble se défier de son véritable sujet comme d’une bête sauvage qu’il faudrait apprivoiser en faisant mine, s’en approchant, de regarder ailleurs. Une conversation avec un poney. Une grandiloquence travestie en malice, où les hasards sont «énormes» et les nuits «des coffres blindés bourrés de dynamite». Un tragicomique polaire tendance premier Paasilinna, mais traversé d’un rire grave, inquiet.


  • Rose-Marie Pagnard, L’enlèvement de Sarah Popp, Ed. Zoé, 190 pp.