Interview. Julia Deck, réanimer la mère
Rompant avec les satires sociales de ses précédentes fictions, Julia Deck publie un récit sans complaisance sur l’accident cérébral dont a réchappé sa mère, dont elle retrace aussi le parcours. Un texte épatant, qui figure dans la sélection des Prix Fémina, Médicis, Décembre et Wepler.
Partager
Hélène Bamberger
Geneviève Bridel
4 octobre 2024 à 00:00, mis à jour à 09:06
Ann – la mère de Julia Deck – a un peu moins de 20 ans quand elle quitte son «bled rural», la petite ville industrielle de Billingham, où elle est née en 1937 pour étudier puis s’établir en France à l’orée des années 60. Elle en a 84 lorsque sa fille la retrouve inanimée devant sa baignoire, à la suite d’un AVC dont les séquelles vont l’obliger à errer dans le dédale hospitalier contemporain décrit par l’autrice avec un humour décapant. De cette épreuve, Julia Deck tire à la fois «la biographie de sa mère et l’autobiographie de leur relation». Sans omettre le soupçon né de l’affection réciproque entre sa mère et sa cousine.