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Camille Laurens. «Je voudrais que tu me promettes de ne jamais écrire sur moi»

Posé en équilibre sur la frontière entre vie et écriture, Ta promesse dénoue les fils de la manipulation avec une maîtrise qui impressionne. Le mensonge n’est-il pas au cœur de l’amour, comme de la littérature?

L’écrivaine et jurée Goncourt compose avec brio la partition de ce requiem pour un couple.
Francesca Mantovani

Thierry Raboud

Thierry Raboud

2 janvier 2025 à 10:00, mis à jour le 3 janvier 2025 à 14:16

Temps de lecture : 3 min

Entre les territoires de la réalité et de la fiction, il y a cette zone franche que d’aucuns nomment «autofiction» quand d’autres récusent le terme – n’est-ce pas simplement de la littérature? Vrai que cette invention du soi, qu’elle fusse dédaignée ou nobélisée, a fait naître des œuvres parmi les plus marquantes (et clivantes) du champ francophone contemporain, d’Edouard Louis à Régis Jauffret et de Christine Angot à Emmanuel Carrère. Mais tous ici nommés ont eu leurs démêlés judiciaires – ce n’est pas impunément que l’on arrime l’écriture à l’intimité! Les proches, mis en page autant qu’à nu, sont nombreux à avoir traîné la littérature en justice.


  • Camille Laurens, Ta promesse, Ed. Gallimard, 368 pp.