Ecrivains, complément d’objet
Pour leurs 30 ans, les Archives littéraires suisses exhument de belles curiosités
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Thierry Raboud
24 décembre 2021 à 16:10
Littérature » C’est un simple chèque, de peu de prix mais d’immense valeur. Doté de cinquante francs français, il symbolise la gloire parisienne de Jacques Chessex, qui le recevra en 1973 des mains de cinq membres de l’Académie Goncourt venus honorer en ses terres vaudoises l’auteur de L’Ogre. Le ticket gagnant, jamais encaissé, figure parmi les curiosités de ce formidable cabinet que sont les Archives littéraires suisses (ALS).
Fondée il y a 30 ans sous l’impulsion de Friedrich Dürrenmatt, l’institution bernoise est aujourd’hui le conservatoire de la mémoire littéraire helvétique, où sont déposés quelque 400 fonds d’archives. Un inventaire que l’on imagine riche de liasses de manuscrits raturés, de correspondances enflammées, de contrats signés, d’éditions précieuses, le tout soigneusement emboîté, étiqueté, rangé, documenté.
Carnets de rêve
Mais ces échafaudages de papier sont, parfois, également ponctués d’heureuses incongruités, fragments inattendus d’une intimité créative, petits riens qui en disent long. «Ces objets racontent quelque chose de la vie de celles et ceux qui se consacrent à l’écriture, mais ils pénètrent aussi parfois dans les œuvres, pour y poursuivre en quelque sorte leur vie», écrit Irmgard M. Wirtz, responsable des ALS, en introduction à ce registre de Trouvailles, très bel ouvrage qui déclassifie l’inclassable trésor pour le déployer en petites chroniques explicatives.
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