Exposition. Les performances de Marina Abramovic passées en revue à Zurich
Le Kunsthaus de Zurich présente une rétrospective de la pionnière de la performance Marina Abramovic. L'artiste serbe y retrace son parcours et invite le public à vivre l'expérience de la perception de soi à travers l'interaction artistique, face à la nudité aussi.
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ATS
24 octobre 2024 à 15:41, mis à jour à 16:09
La présentation aux médias, jeudi, a directement confronté les personnes présentes au principe de la participation du public privilégié par Marina Abramovic. Dans une reproduction de la performance "Imponderabilia" (1977), les visiteurs doivent se faufiler, au début du parcours, entre deux artistes nus qui ne laissent qu'un espace étroit entre eux pour accéder à l'exposition.
Lors de la première réalisation de cette performance en public, en 1977 à Bologne, Marina Abramovic et son compagnon Ulay se tenaient eux-mêmes, nus, devant l'entrée de l'exposition durant de nombreuses heures. Le couple y voyait une métaphore de l'ouverture à un nouveau monde par les artistes.
Faire le vide pour percevoir autrement
Sur des photos, des vidéos, des sculptures et des dessins, le public du Kunsthaus peut apprécier l'évolution des oeuvres de l'artiste aujourd'hui âgée de 78 ans, connue pour ses performances de longue durée, dans lesquelles elle sonde nos limites physiques et mentales.
En 1974 à Naples, elle se mettait à disposition passive des visiteurs, qui pouvaient choisir parmi 72 objets, de la rose au revolver chargé, pour en utiliser un sur elle. Marina Abramovic voulait découvrir ainsi jusqu'où son vis-à-vis était prêt à aller. En 1997, en pleine guerre des Balkans, elle tentait de nettoyer une montagne d'os de bovins couverts de sang.
Dans ses performances plus récentes, elle propose davantage aux visiteurs de tenter une "transformation mentale". Marina Abramovic y voit un acte de "guérison" et de "développement personnel".
A Zurich, jusqu'au 16 février prochain, l'artiste invite le public à un travail mental dans une "Decompression Chamber" ("chambre de décompression"), conçue spécialement pour l'exposition. Dans cet espace, il s'agit de faire le vide et de se détendre afin de vivre l'expérience de la pleine conscience et de la perception de soi pour observer le monde d'une manière nouvelle.
Performances en ville aussi
Cette première rétrospective de Marina Abramovic en Suisse, après 55 ans de carrière, a été réalisée en coopération avec la Royal Academy de Londres, le Stedelijk Museum d’Amsterdam et le Kunstforum de Vienne. Un programme cadre accompagne l'exposition avec des performances qui ont lieu notamment en ville.
Par égard pour les visiteurs, le Kunsthaus précise que les performances de Marina Abramovic comprennent des représentations de la nudité et des œuvres d'art sur les thèmes de la mort et de la douleur physique qui peuvent être perçues comme perturbantes.