Cinéma. Woody Allen, coup de vieux

Coup de chance » Meurtre mystérieux à Manhattan, Coups de feu sur Broadway, Un jour de pluie à New York et bien sûr Manhattan, les titres des œuvres de Woody Allen rappellent incontestablement que le réalisateur a toujours été très attaché à sa ville natale. Il a d’ailleurs souvent su la magnifier en choisissant de collaborer avec de grands maîtres de l’art de la cinématographie et du travail de la lumière tels que Carlo Di Palma (11 films ensemble), Gordon Willis (8), Sven Nykvist (3) et bien d’autres.

Avec le temps et au fil des plus de cinquante films qu’il a mis en scène en à peu près autant d’années de carrière, le décor de ses comédies plus ou moins burlesques ou dramatiques a changé et le réalisateur, surtout dès le passage au III^e millénaire, s’est de plus en plus souvent tourné vers l’Europe. Il avait ainsi déjà tourné en 2011 Minuit à Paris dans la capitale française, mais le casting était presque entièrement américain et Paris y était plus un fantasme idéalisé et nostalgique qu’un élément véritablement concret.

Pour ce nouvel opus, le metteur en scène a vraiment choisi de tourner en France, dans la langue de Molière et avec un casting entièrement du cru (Lou de Laâge, Melvil Poupaud, Niels Schneider, Valérie Lemercier…). Ceci peut-être parce qu’il est persona non grata à peu près partout, mais surtout, pas vraiment pour le meilleur…

Déjà-vu

En situant sa romance policière à Paris, Woody Allen se targue de faire honneur à la comédie de boulevard et a teinté son œuvre d’éléments empruntés au film noir ou policier sans pour autant oublier d’alimenter les clichés du genre. Les protagonistes sont des bourgeois n’ayant en tête que leur week-end de chasse en province, les maris sont cocus, l’amant forcément un écrivain bohème en mal d’inspiration vivant dans une chambre de bonne et les amoureux se promènent dans des lieux idylliques en balayant les feuilles mortes.