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Écrans

Le champagne, en douche froide

Sapphire Crystal, docu-fiction de Virgil Vernier, est une immersion dans la jeunesse dorée genevoise


Gilles Labarthe

Gilles Labarthe

23 juillet 2020 à 15:38

Temps de lecture : 1 min

Entretien » Son travail précédent, Sophia Antipolis, avait déjà été salué par la critique. L’histoire se situait sur la Côte d’Azur, évoquait les rêves et les errances de la jeunesse dorée, entre argent facile, chirurgie esthétique, implants mammaires à 18 ans, racisme et fait divers sordide. Le réalisateur français Virgil Vernier revient avec Sapphire Crystal, un moyen métrage consacré à la jeunesse genevoise, celle qui nage dans le luxe et se rafraîchit à coups de bouteilles de champagne. Trois lieux, trois temps d’une soirée, qu’il a tournés avec un iPhone, de manière «délibérément rudimentaire: ce pourrait être les images d’une soirée trouvées dans le téléphone de l’un d’eux», suggère-t-il… Son film vient de remporter un Grand Prix au Festival Côté court de Pantin, et de sortir en salles, en France. Interview.

Dans votre film précédent, on entend une voix off dire: «Ce que je veux vous montrer, c’est ces choses qu’on ne voit pas.» Comment vous est venue l’idée de ce nouveau film?

Virgil Vernier: La phrase n’est pas de moi, mais je m’arrange très bien avec cette assertion. Je suis assez bon public pour les sujets peu traités. Je suis venu deux fois à Genève, notamment pour des ateliers avec les étudiants de Haute Ecole d’art et de design (HEAD) autour du court métrage et du jeu d’acteur. On m’a parlé de ces soirées genevoises dans des clubs très sélects, où les jeunes dépensent sans compter, se photographient en montrant l’addition, puis balancent leurs selfies sur internet. J’ai voulu montrer la tension entre ce côté bling-bling et ostentatoire de richesse et une certaine réserve naturelle, liée à la Genève protestante, qui veut qu’on n’en fasse pas étalage.

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